CANCER : La grande indifférence face au risque héréditaire
Dans l’optique d’une meilleure santé publique, l’idéal serait que chacun soit acteur de sa propre santé. Ainsi, pour un certain nombre de maladies l’hérédité ou le risque génétique devrait être pris en compte dans les comportements de mode de vie. C’est particulièrement vrai pour certains cancers, relèvent ces chercheurs de l'Université de Georgetown (Washington). Cependant, leur étude, publiée dans la revue Pediatrics, révèle qu’informer les enfants ou les jeunes adultes de leur risque génétique de cancer n’a généralement pas ou peu d’influence sur leurs comportements de santé plus tard dans la vie.
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Dans cette étude, il s’agit précisément du risque de cancer héréditaire -de la mère- du sein et de l’ovaire induit par la mutation de gènes du cancer du sein (BRCA) chez la mère. Les enfants héritent d'une copie des gènes BRCA1 et BRCA2 de chaque parent. Un test positif pour une mutation dans l'un de ces gènes (BRCA +) peut avoir des implications sur le risque de cancer chez les enfants.
Une grande indifférence face au risque de cancer héréditaire
L’étude a donc recruté des mères qui avaient subi des tests génétiques BRCA 1 à 5 ans avant l’inclusion et dont les enfants étaient âgés de 12 à 24 ans. Les mères avaient obtenu des conseils et des tests génétiques dans différents centres de cancérologie. Parmi les enfants inscrits, 17 % avaient des mères porteuses de mutations BRCA+. La majorité des mères étaient des survivantes du cancer. L’équipe a évalué les comportements de mode de vie des enfants. Cette analyse constate que :
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- il n’existe aucune différence dans les comportements à risque pour la santé des descendants, tels que le tabagisme, la consommation d'alcool, le manque d'activité physique, en fonction du statut BRCA de leurs mères ;
- plus généralement, le statut BRCA maternel n'apparaît pas lié à une détresse émotionnelle ou une anxiété particulière des enfants face au cancer.
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Plutôt que d’indifférence ou d’insouciance, les chercheurs parlent de « résilience »
des enfants de mères BRCA +, en particulier les adolescents et les jeunes adultes qui ont grandi avec une histoire de cancer dans la famille et ont, pour certains, appris à faire face. L’auteur principal, le Dr Kenneth P. Tercyak, professeur d’oncologie et de pédiatrie commente ces conclusions en insistant sur l’importance de
« sensibiliser les jeunes au risque héréditaire de cancer et à l’intérêt d’en savoir plus sur les antécédents médicaux de leur famille ».
Même si, dans cette étude,
- la plupart des adolescents et des jeunes adultes dont la mère a survécu au cancer, se considéraient comme à risque plus élevé et plus préoccupés par le cancer ;
- les jeunes femmes dont les mères ont survécu au cancer se perçoivent comme faisant partie des personnes les plus à risque de développer un cancer du sein/de l'ovaire ;
- les enfants de mères porteuses de mutations BRCA+ sont plus préoccupés par la possibilité que leur mère développe un cancer du sein ou de l'ovaire.
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L’importance d’un dialogue parent- enfant sur les antécédents familiaux et les risques génétiques : les familles qui communiquent le mieux sont celles qui bénéficient d’un soutien et d’un conseil génétique de professionnels de santé. L'un des objectifs de cette stratégie de conseil est de favoriser des conversations ouvertes et individualisées avec les proches sur le risque de cancer, le dépistage et la réduction des risques, et les choix de tests génétiques.
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Ainsi, l’équipe travaille aujourd’hui au développement d’interventions permettant d’aider les mères porteuses de mutations du gène BRCA à faire des choix éclairés sur le moment et la manière de partager des informations sur les risques de cancer avec leurs filles adolescentes et jeunes adultes.
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