CANNABIS : Pas plus d’essoufflement en cas de maladie obstructive des poumons
Le cannabis ne semble pas ni améliorer ni aggraver l'essoufflement pendant l'exercice chez les patients atteints de maladie obstructive chronique des poumons (MPCO), souligne cet essai contrôlé randomisé publié dans les Annals of the American Thoracic Society. Des données favorables ainsi à l’utilisation du cannabis médical qui contribue au soulagement des symptômes de MPCO sans affecter l’essoufflement, mais aussi la fonction cognitive ou l'humeur.
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De précédentes études, citées par les chercheurs, ont rapporté que fumer du cannabis ouvre les voies respiratoires des adultes avec et sans asthme ou MPCO. Plus récemment, une vaste étude observationnelle a trouvé une association positive entre l'usage de cannabis et le volume expiratoire forcé (la quantité d'air qui peut être expirée avec force en une seconde) et la capacité vitale forcée (la quantité totale d'air pouvant être expirée ou souffle).
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L’équipe de l'Université McGill rappelle l’impact élevé de l’essoufflement sur la qualité de vie des patients atteints de broncho-pneumopathie obstructive chronique. En dépit de traitements efficaces contre d’autres symptômes, de nombreux patients continuent à souffrir d'essoufflement au repos et tout en effectuant des activités de base de la vie quotidienne. « Nous avons d'abord pris conscience du potentiel thérapeutique du cannabis dans la gestion des symptômes de la MPCO chez les patients eux-mêmes », explique l’auteur principal, Madame Abdallah. « Nous avons décidé de poursuivre la recherche parce que les patients rapportaient un soulagement significatif de leurs symptômes après l'usage de cannabis ».
L’étude suit 16 patients atteints de BPCO avancée, tous prenant un traitement par inhalation pour leur maladie pulmonaire. Les participants ont été invités à inhaler une dose unique de cannabis vaporisé ou un placebo avant de faire de l'exercice sur un vélo stationnaire. L’analyse des mesures de capacité respiratoire n’identifie :
- aucun négatif ou positif cliniquement significatif du cannabis sur l'essoufflement pendant l'exercice ou la performance physique ;
- une variabilité dans la réponse au cannabis, selon les participants.
- Précisément, après inhalation de cannabis vaporisé, l'essoufflement pendant l'exercice s'est amélioré chez 4 des 16 patients ;
- chez les 12 patients restants, l'essoufflement pendant l'exercice n'a pas changé ou s'est aggravé.
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Dennis Jensen, professeur agrégé de kinésiologie et d'éducation physique et scientifique du programme de recherche translationnelle sur les maladies respiratoires de l'Université McGill, prévient néanmoins que ces résultats pourraient ne pas être généralisables en raison du faible nombre de participants. Cependant, il souligne aussi qu’un certain nombre de facteurs pourraient avoir limité le bénéfice thérapeutique du cannabis.
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Enfin de compte, ces données, qui viennent s’ajouter à celles de précédentes études, incitent à lancer des recherches plus larges sur le rapport bénéfice-risque du cannabis thérapeutique inhalé chez ce groupe de patients.
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