CERVEAU: Aujourd'hui des transistors organiques, demain les interfaces Homme-machine
Que ce soit à des fins de recherche, diagnostiques ou pour le développement d’interfaces Homme-machine, dans l’esprit du pilotage de membres artificiels ou de la conception d’organes sensoriels artificiels, en cas de paralysie par exemple, pouvoir enregistrer in vivo, l’activité du cerveau est indispensable. Ce transistor organique électrochimique, développé par une équipe de l’Inserm, capable d’enregistrer des signaux électrophysiologiques sur la surface du cerveau, testé in vivo, laisse espérer une nouvelle génération de dispositifs biocompatibles, très prometteuse pour ces applications médicales. Cette puce 100 % biocompatible vient d’être présentée dans l’édition du 12 mars de la revue Nature Communications. Capable d’interpréter des signaux, même de faible amplitude, émis par le cerveau et de les traduire en commandes utilisables par l’homme, ce petit interface pourraient considérablement contribuer à aider les personnes paralysées. Si, jusqu’à présent les chercheurs se sont heurté à l’insuffisance de sensibilité des capteurs utilisés pour enregistrer l’activité cérébrale, ici, l’équipe de l’Inserm-Institut de neurosciences des systèmes, dirigée par Christophe Bernard avec l’appui de l’Ecole des Mines de St Etienne, est parvenue à concevoir ce capteur de l’activité du cerveau 100 % biocompatible en matériau organique.
Epais de quelques microns, fin et souple comme de la cellophane et très résistant, le système, testé sur un modèle animal d'épilepsie et muni d'un transistor organique responsable de l'amplification locale du signal, est capable de multiplier par 10 les signaux cérébraux enregistrés. Sa biocompatibilité lui permet d'être en contact direct avec le système nerveux central et donc de capturer le maximum de signaux émis par le cerveau. Des signaux qui pourront être utilisés à des fins de recherche, mais également diagnostiques, comme la cartographie des tumeurs cérébrales, ou pour relier un organe artificiel aux régions du cerveau qui traitent l'information nécessaire à son fonctionnement. Un dispositif, donc, conclut l'Inserm, qui préfigure les interfaces Homme-machine de demain.
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