CHIMIOTHÉRAPIE: Un antidépresseur qui soulage la douleur
59% des patients ont été soulagés par Cymbalta (duloxétine) de la douleur causée par la chimiothérapie, révèle cette étude de l’University of Michigan School of Nursing, présentée au 48è congrès de l'American Society of Clinical Oncology de Chicago. Un espoir pour les patients souffrant de picotements et de sensations douloureuses provoqués par la chimiothérapie.
C'est le premier essai clinique à identifier un traitement efficace pour cette douleur neuropathique induite par la chimio, un effet secondaire fréquent avec certains agents : Sensation de picotements dans les orteils, les pieds, les doigts et les mains qui vont de l'inconfort à la douleur pour un patient sur 3.
Alors que des études antérieures n'avaient pas trouvé de prise en charge fiable pour ce type de douleur, les chercheurs montrent ici, auprès de 231 patients, sous chimiothérapie par paclitaxel ou l'oxaliplatine, souffrant de neuropathie douloureuse, que 5 semaines de duloxétine ont réussi à soulager la douleur chez 59% d'entre eux, vs placebo. Il faut ajouter néanmoins que 39% des patients du bras placebo ont signalé également une douleur réduite.
Selon les auteurs, le Cymbalta ne fonctionne pas chez tous les patients, mais chez « la majorité des patients ». Il s'agit maintenant de mieux comprendre les facteurs intervenants pour mieux cibler les patients réceptifs à ce traitement, explique l'auteur principal de l'étude, le Pr Ellen M. Lavoie Smith, professeur adjoint à l'Université du Michigan School of Nursing et chercheur au U-M Comprehensive Cancer Center. La duloxétine a déjà montré son efficacité dans la neuropathie diabétique douloureuse et, plus récemment, dans la douleur chronique musculo-squelettique. Ce type d'antidépresseur travaille sur la douleur en activant les neurotransmetteurs qui interrompent les signaux de la douleur dans le cerveau. Dans cette étude, une dose de 30 milligrammes par jour de duloxétine durant la première semaine, suivie d'une dose de 60 mg par jour pendant 4 semaines ont soulagé 59% des patients, avec peu d'effets secondaires graves, en dehors de la fatigue.
Etre capable de prendre en charge ce type de douleur est essentiel, car cette neuropathie périphérique douloureuse peut conduire parfois les médecins à limiter les doses de chimiothérapie, un dilemme très difficile pour le bon traitement des patients. L'étape suivante sera donc de pouvoir identifier les patients les plus susceptibles de bénéficier du médicament.
Source: American Society of Clinical Oncology Annual Meeting, June 1-5, 2012 "CRA9013: CALGB 170601: A phase III double blind trial of duloxetine to treat painful chemotherapy-induced peripheral neuropathy (CIPN)" (Visuel © photonewman - Fotolia.com)
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