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CHIRURGIE : A chaque plaie son soin

Actualité publiée il y a 10 années 3 mois 3 semaines
Newsletter Soin des plaies

Le nettoyage des plaies est sujet à débat et confusions. S’il est le plus souvent recommandé de nettoyer une plaie chronique à l’eau et/ou sous la douche, rien n’est à ce jour prouvé et consensuel en ce qui concerne les plaies post-chirurgicales. Une des raisons à cette absence de consensus est qu’il n’y a pas « une » plaie chirurgicale mais différentes plaies chirurgicales, avec un risque infectieux variable selon le type de chirurgie réalisée, et bien sûr : l’hôte (le patient) et son environnement (de soins).

De ce fait, il peut être par exemple recommandé après une chirurgie du sein (ex : tumorectomie) que la patiente prenne sa douche au J1 post-opératoire, alors que la plaie devra rester couverte après certaines chirurgies dites « sales » (ex : digestive) ou nécessitant un environnement stérile. En absence de consensus, c'est au chirurgien d'établir précisément ce qu'il préconise pour chaque patient.


Si la plaie doit être désinfectée, elle doit préalablement être décontaminée ou lavée afin que les antiseptiques puissent agir, la plupart d'entre eux ayant une efficacité altérée par la présence de salissures ou débris organiques (croûtes, fibrine, nécrose, sang). Si les croûtes ne partent pas malgré la détersion, elles peuvent être retirées facilement à la pince, après l'application de vaseline. Les ôter permet non seulement aux antiseptiques d'être efficaces, mais également de rapprocher les berges de la plaie. Ces étapes sont parfois mal comprises car déroulées presque automatiquement sous les termes de « nettoyage à 2, 3 ou 4 temps ».

Si la plaie est désinfectée, il est logique qu'elle soit couverte puisque l'antisepsie n'a qu'une action très transitoire sur les micro-organismes (bactéries et virus). Il existe maintenant une large gamme de pansements secs de recouvrement, aux capacités d'absorption différentes, avec des surfaces non adhérentes permettant un contact direct avec la plaie sans risque de douleur ou traumatisme au retrait. Cela va du pansement simple aux bords adhésifs qui absorbe autant qu'une compresse (ex : Cosmopor® E), au pansement absorbant en cellulose (ex : Zetuvit®), au très absorbant et super absorbant (ex : RepoSorbÒ Super). Ce dernier, composé de polyacrylate, est disponible dans la gamme des pansements hydrocellulaires bien que ce ne soit pas une mousse. Il est réservé aux plaies très exsudatives (ex : lymphorée) et se comporte comme une couche pour enfant, dans le sens où il prend du poids et du volume lorsqu'il est saturé.

La fixation a elle aussi toute son importance puisqu'elle peut être à l'origine d'irritations, d'eczéma de contact ou d'inconfort. Si un pansement compressif n'est pas indiqué en post-opératoire, l'adhésif doit être posé sans être étiré, sans tension, afin d'éviter toute apparition de phlyctènes ou autres microtraumatismes sur la peau péri-lésionnelle. Si la peau péri-lésionnelle est très fragile, l'utilisation de fixation non-adhésive est recommandée (bande, filet) ou d'adhésif siliconé.

Tant que possible, la peau péri-lésionnelle doit être hydratée avec un émollient, tout comme la cicatrice, une fois fermée. Le massage doux de la cicatrice permet de prévenir la formation de bride ou d'adhérence pendant la phase de remodelage cicatricielle. Rappelons que cette dernière phase du processus de cicatrisation est la plus longue puisqu'elle dure une à deux années, période pendant laquelle la cicatrice peut devenir hypertrophique ou évoluer vers une forme non réversible spontanément : les chéloïdes.

Les patients doivent être éduqués à la surveillance de leur cicatrice, prévenus que son aspect va se modifier avec le temps et qu'il est nécessaire de la protéger du soleil pendant les premiers mois afin d'optimiser le résultat esthétique.

Newsletter Plaies et Cicatrisation, réalisée en partenariat avec Paul Hartmann

Auteurs : Isabelle Fromantin, Infirmière experte Plaies et Cicatrisation-Institut Curie et Charlotte Ngo, Praticien Hospitalo-Universitaire Département de chirurgie oncologique-Institut Curie


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