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CHIRURGIE INTRA-UTÉRINE: Un espoir pour les fœtus à risque

Actualité publiée il y a 8 années 11 mois 20 heures
International society of ultrasound in obstetrics and gynecology

Aujourd'hui, la thérapie fœtale est reconnue comme l'un des domaines les plus prometteurs en médecine pédiatrique et la chirurgie prénatale est en train de devenir une option à part entière pour un nombre croissant de bébés présentant des malformations congénitales. Il s’agit d’intervenir chirurgicalement sur fœtus dans l'utérus de sa mère, grâce à des technologies de pointe en échographie, optique et chirurgie au laser. C’est l’espoir de pouvoir corriger certaines anomalies chez le fœtus, avant l'accouchement et d’éviter ainsi le décès du bébé ou le risque de séquelles graves. Cette expertise rare, est celle développée en particulier au Centre de thérapie fœtale du CHU Sainte-Justine qui présente ses derniers résultats au 25e congrès de l'international society of ultrasound in obstetrics and gynecology.

Les progrès accomplis dans les techniques de diagnostic ont permis d'identifier les anomalies ou conditions qui vont s'aggraver avec le développement du fœtus. La chirurgie fœtale permet en effet d'intervenir plus tôt et de traiter certaines conditions invalidantes et malformations congénitales mortelles durant le développement fœtal plutôt qu'après la naissance et d'offrir un nouvel espoir aux familles. Dans le monde quelques équipes se sont spécialisées dans ces interventions in utero, complexes et qui peuvent présenter des risques importants pour la mère et le bébé.


Le Centre de thérapie fœtale du CHU Sainte-Justine, affilié à l'Université de Montréal, s'est notamment spécialisé dans le traitement du syndrome « transfuseur-transfusé » chez les jumeaux qui partagent le même placenta mais portés dans des sacs amniotiques différents. Cette anomalie donne lieu à un déséquilibre de l'apport sanguin entre les deux enfants qui, laissée sans traitement, se traduit par un décès des jumeaux dans 90 % des cas. L'équipe, dont le chercheur, obstétricien-gynécologue et professeur Francois Audibert présente à l'occasion de ce congrès les résultats des interventions in utero pratiquées sur 115 grossesses gémellaires opérées par laser et surveillées ensuite par échocardiographie fœtale. L'équipe prévoit également de lancer prochainement un essai comparant le pronostic post-opératoire aux résultats de ces interventions au laser, ainsi qu'un registre collaboratif des grossesses gémellaires monochoriales compliquées, soit le type de grossesses visées par ces interventions.

Quelques équipes dans le monde, comme celle du Children's Hospital of Philadelphia se sont également spécialisée, depuis 1995, en chirurgie fœtale. L'équipe travaille notamment sur les thérapies par cellules souches et thérapies géniques comme nouvelles options possible de traitement des malformations congénitales avant la naissance. Au total, près de 1.300 interventions ont été pratiquées depuis 1995, dont une majorité concernant également des grossesses gémellaires. L'équipe de l'Université de Californie San Francisco (UCSF) explique la procédure (voir schéma ci-contre) sur son site : la mère est anesthésiée, une incision au niveau inférieur de l'abdomen inférieur permet d'exposer l'utérus, ouvert à l'aide d'un dispositif adapté pour prévenir les saignements, l'intervention chirurgicale sur le fœtus est effectuée et l'utérus puis la paroi abdominale maternelle refermés, la mère réveillée. Il s'agit d'une chirurgie majeure nécessitant une hospitalisation de 3 à 7 jours et un accouchement par césarienne. Son risque majeur est l'accouchement prématuré ce qui implique une surveillance renforcée.


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