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CHIRURGIE: L'OBÉSITÉ pourrait bien protèger des complications respiratoires

Actualité publiée il y a 13 années 2 mois 3 semaines
Intensive Care Medicine

Seul argument en faveur de l’obésité, elle protégerait directement ou indirectement les patients opérés des complications respiratoires, insuffisance respiratoire (RI) et syndrome de détresse respiratoire aiguë (adult respiratory distress syndrome- ARDS). Détournement des cytokines inflammatoires par les tissus adipeux ou alors plus de vigilance de la part des équipes de chirugie vis-à-vis des patients obèses, la question mérite d’être posée lorsqu’on sait que l’ARDS mène trop fréquemment au décès. Des pistes publiées dans l’édition en ligne du 11 juillet du Journal of Intensive Care Medicine.

Les chercheurs nous font part de plusieurs théories sur la manière de protéger ces patients obèses contre la mortalité associée aux RI /ARDS et d'identifier le mécanisme de protection pour aider ces patients. "Bien que l'hypothèse que les patients atteints d'obésité ont des résultats périopératoires plus négatifs, cette étude montre clairement que dans le cadre de l'insuffisance respiratoire ou le syndrome de détresse respiratoire, ce n'est pas le cas et l'obésité pourrait même apporter un effet protecteur dans ce cas", explique le Pr. Stavros G . Memtsoudis, anesthésiste de l'Hospital for Special Surgery (USA), qui a dirigé cette étude.


De nombreux facteurs associés aux procédures chirurgicales, y compris la libération de médiateurs inflammatoires, peuvent causer une inflammation des poumons qui mène à l'insuffisance respiratoire ou au syndrome de détresse respiratoire, une maladie pulmonaire potentiellement mortelle qui empêche d'obtenir suffisamment d'oxygène dans le sang. Pour leur étude, les chercheurs ont utilisé une grande base de données nationale pour identifier 9 millions de patients qui, entre 1998 et 2007, ont subi des interventions chirurgicales courantes connues pour avoir un risque élevé d'insuffisance respiratoire ou de syndrome de détresse respiratoire. Ces interventions incluent des opérations à ouverture de l'abdomen, laparoscopique abdominale, de la hanche et du genou, de la colonne vertébrale, cardiaques, thoraciques, vasculaires majeures et des chirurgies de la tête et du cou. Ils ont identifié environ 9 millions de patients qui ont subi ces procédures.

RI / ARDS, décès plus faibles chez les patients obèses: Les chercheurs constatent que 5,48% des patients avaient un diagnostic d'obésité et que l'incidence de la RI / ARDS était de 1,82% chez les patients obèses vs 2,01% chez les patients non obèses. Chez ces patients, la mortalité hospitalière est significativement plus faible, 5,45% vs 18,72%. En outre, le besoin de ventilation mécanique, ce qui pourrait indiquer des cas plus graves de RI / ARDS, est plus faible chez les obèses que chez les non-obèses (50% vs 55%). La mortalité hospitalière, également, 11% contre 25%.

Les chercheurs présentent plusieurs théories sur la manière dont l'obésité peut protéger ces patients obéses, en particulier de RI / ARDS. Tout d'abord, les personnes obèses peuvent simplement avoir des réserves d'énergie et un état nutritionnel qui les aident à passer au travers d'une maladie aiguë. Deuxièmement, le tissu adipeux pourrait avoir des effets bénéfiques dansle cadre d'un état inflammatoire. Les tissus adipeux pourraient agir comme un puits pour les protéines inflammatoires ou cytokines et les neutraliser. "Certaines des protéines inflammatoires peuvent adhérer au tissu adipeux et donc être détournées du système circulatoire. Ce qui, à son tour, peut réduire le processus inflammatoire", explique le Dr Memtsoudis. Une troisième hypothèse est que les médecins sont souvent plus vigilants avec les patients obèses, car ils ont peur de problèmes de santé supplémentaires, et cette vigilance accrue pourrait être la cause de ce “paradoxe obésité."

juste et que les tissus adipeux peuvent aspirer les protéines inflammatoires, cela pourrait conduire à l'élaboration de nouvelles stratégies thérapeutiques. Les chercheurs rappellent que le syndrome de détresse respiratoire aiguë entraîne un taux de mortalité très élevé et que peu d'interventions autres que l'utilisation de ventilation respiratoire ont fait l'impact sur les résultats. D'où l'importance de poursuivre les pistes apportées par cette étude.