CHLOROQUINE et hydroxychloroquine : Un bilan des effets secondaires sur le cœur
Les médicaments antipaludiques hydroxychloroquine et chloroquine ont récemment attiré l'attention en tant que thérapies possibles pour le COVID-19 et sont largement utilisés hors AMM. Cette étude d’une équipe de pharmacologues de la Sackler Faculty of Medicine de l’Université de Tel‐Aviv nous propose aujourd’hui, dans le British Journal of Clinical Pharmacology, un état des lieux de la sécurité de ces médicaments. Cette analyse récente n'a pas pour objectif de trancher sur l’utilisation des ces médicaments dans le traitement de COVID-19, et la base de son bilan englobe bien l’ensemble des prescriptions (AMM et hors AMM).
Il s’agit d’une large analyse menée sur les données des événements indésirables de l’Agence américaine FDA (Food and Drug Administration Adverse Events Reporting System - FAERS). Sur plus de 6 millions d’événements enregistrés, portant sur des personnes âgées en moyenne de 53 ans, et 74% des femmes, les chercheurs ont identifié 4.895 rapports d'événements indésirables liés à l’un des 2 médicaments.
14,2% des événements indésirables sont des AVC.
Cette large analyse montre que l'hydroxychloroquine et la chloroquine sont associées à
- des taux plus élevés de différents problèmes cardiovasculaires, dont :
- des événements du rythme cardiaque pouvant être mortels,
- l’insuffisance cardiaque,
- des lésions du muscle cardiaque ou cardiomyopathie ;
- ces événements indésirables comportent des risques élevés de conséquences encore plus « sévères » dont le décès, et « même avec des doses standard », précise l'auteur principal, le Dr Elad Maor, de l'Université de Tel-Aviv. Aucune différence statistiquement significative n’est observée selon le sexe et les différents groupes d'âge.
- Les AVC ont été signalés plus souvent chez les patients atteints de lupus érythémateux disséminé et du syndrome de Sjögren, et avec des taux d'hospitalisation et de mortalité ultérieurs de 39% et 8%, respectivement ;
- le surdosage de ces médicaments est associé à un taux accru d'allongement de l'intervalle QT et d'arythmies ventriculaires (35% et 25%, respectivement).
Tous les médicaments comportent un risque d’effets indésirables. Le message n’est donc pas de ne plus utiliser ces médicaments, mais un appel à "la prudence lors de leur prescription hors AMM, en particulier pour les patients souffrant de troubles cardiaques", concluent les chercheurs.
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