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CHOLÉRA : La vaccination anti-choléra efficace après le début de l'épidémie

Actualité publiée il y a 13 années 9 mois 2 semaines
PLoS Neglected Tropical Diseases

La bactérie Vibrio cholerae, qui touche chaque année, près de 5 millions de personnes dans le monde, a connu un grand nombre de mutations qui la rendent de plus en plus résistante aux traitements antibotiques et expliquent la sévérité accrue des épidémies de choléra. Si vacciner contre le choléra durant une épidémie comme celle d'Haïti, peut en limiter l'ampleur et permettre de mieux lutter contre la bactérie, les conclusions de ces deux recherches publiées dans l’édition du 25 janvier de la revue PLoS Neglected Tropical Diseases (Public Library of Science) prennent toute leur importance.

Parce que le choléra provoque chaque année plus de 100.000 décès dans le monde, les résultats de cette première étude conduite au Vietnam par les Dr Dang Duc Anh et Anna Lena Lopez de l'International Vaccine Institute à Séoul en Corée du Sud, durant une importante épidémie de choléra à Hanoi, qui montre que l'administration d'une ou de deux doses de vaccin oral permet une protection efficace à 76% sont essentiels.



La seconde étude
menée par la Dr Rita Reyburn, de l'IVI à Stonetown à Zanzibar (Tanzanie) a modélisé les effets d'une vaccination anti-choléra lors de plusieurs récentes épidémies dans le monde et a analysé l'impact d'une vaccination couvrant 50 à 75% de la population dix semaines après le début de l'épidémie, puis 33 semaines plus tard. Même très tardive, la vaccination pourrait avoir un bénéfice sur le développement de la maladie et la charge de morbidité ultérieure.

Ces deux études confirment le bénéfice de la vaccination et, dans un éditorial (1) accompagnant ces deux études, le Dr Edward Ryan, du Massachusetts General Hospital et de l'Université Harvard, souligne "l'importance" de ces résultats.

Des stratégies mondiales actuelles défaillantes : Les récentes épidémies de choléra en Haïti, au Pakistan, et au Zimbabwe suggèrent en effet que les stratégies mondiales actuelles contre le choléra sont défaillantes. "Bien que tout le monde soit d'accord sur la prévention et le contrôle du choléra, il faudrait pouvoir fournir de l'eau salubre et des réseaux d'assainissement à la population, ce qui n'est pas le cas depuis des décennies pour les pays les plus pauvres ou ceux touchées par des troubles civils et des catastrophes naturelles », explique le Dr Edward T. Ryan. " Le rôle que pourrait jouer le vaccin anticholérique une fois le foyer de choléra installé n'était pas évident et ces rapports contribueront en pratique à deux prochains plans d'intervention à court et à long terme, dont en Haïti ».

Un groupe d'experts réunis le 17 décembre par l'Organisation panaméricaine de la Santé (OPS/OMS) avait déjà vivement recommandé la création d'une réserve internationale de vaccin anticholérique et que les stocks de vaccins soient utilisés dans le cadre d'un projet pilote en Haïti, lequel serait étendu au fur et à mesure que des doses additionnelles de vaccin seraient mises à disposition. Ces recommandations se fondaient déjà sur des études portant sur l'innocuité et l'efficacité du vaccin, sur les recommandations de l'OMS quant à la vaccination anticholérique, de même que sur les conditions actuelles sur le terrain en Haïti.

Fin novembre, par l'intermédiaire d'une publication dans le New England Medical Journal, un groupe d'éminents experts de la Harvard Medical School, de l'Université George Washington, et de l'International Vaccine Institute (IVI) avait déjà lancé un appel aux Etats-Unis pour constituer un stock d'urgence.