CHOLESTÉROL: 55 ans, l'âge des STATINES pour tous ?
Toutes les personnes de plus de 55 ans devraient se voir proposer des statines pour réduire leur cholestérol et leur tension artérielle, selon cette nouvelle étude qui suggère un dépistage du risque cardiaque basé sur le seul critère de l’âge et un accès élargi au traitement de prévention par statines à tous les plus de 55 ans. Une stratégie qui a les mêmes résultats, en fin de compte, que le dépistage par tests sanguins de cholestérolémie ou contrôles de la tension artérielle. Ce serait bien plus simple et plus rentable, ajoutent les auteurs.
Les statines sont prescrites à des millions de personnes dans le monde contre le cholestérol, mais le respect des règles hygiéno-diététiques reste le meilleur mode de prévention et le traitement, comme le rappelait, pour la France, en août 2010, la Haute Autorité de Santé. Le Royaume –Uni a été le premier pays à autoriser les statines faiblement dosées en autommédication. Aux États-Unis, ces médicaments anticholestérol sont désormais autorisés pour un nombre croissant de personnes sans hypercholestérolémie.
Cette étude menée par des chercheurs de l'Institut Wolfson de médecine préventive de Londres, plaide en faveur d'une stratégie de dépistage basée sur un âge “limite”. Les directives actuelles recommandent une prescription de statines basée sur une combinaison de multiples facteurs de risque, dont l'âge d'ailleurs, le sexe, le tabagisme, le diabète, le cholestérol et la pression artérielle. Cette étude a comparé le dépistage au traitement systématique de toutes les personnes de plus de 55 ans. Les résultats suggèrent que les deux approches sont aussi efficaces et utiles dans la prévention des maladies cardiaques et des AVC.
Dans la vraie vie, les 2 approches seront bien entendu nécessaires. Mais certains experts contestent et considèrent qu'il s'agit de sur-médicalisation, craignent que l'utilisation accrue des statines puisse conduire à des effets indésirables.
Dans cette étude, les chercheurs ont créé un modèle pour comparer l'effet des différentes méthodes de dépistage sur le risque d'événements cardiovasculaires futurs (tels que crise cardiaque ou AVC). Les chercheurs précisent que le dépistage du risque d'événements cardiovasculaires futurs implique les principaux facteurs de risque, tels que la pression artérielle et le cholestérol, en combinaison avec l'âge, le tabagisme et les antécédents de diabète. Le risque vasculaire a été estimé en utilisant les équations de Framingham sur un échantillon de population théorique de 500.000 personnes âgées de moins de 89 ans. Les chercheurs ont ensuite étudié la précision du diagnostic et l'utilité des deux stratégies:
• Dépistage sur la base du critère âge seul suivi par un traitement préventif pour réduire les risques dès l'âge de 55 ans,
• Dépistage à l'aide de multiples facteurs de risque dont l'âge (dépistage de Framingham), suivi par un traitement préventif pour réduire les risques.
identique, ce qui signifie que, parmi les sujets qui ont développé une maladie cardiaque ou un AVC à 10 ans, 84% ont été correctement identifiés. Les deux méthodes présentent un taux de faux-positifs identique. Les chercheurs estiment que proposer un traitement préventif systématique à l'âge de 55 ans serait également plus rentable. Le coût estimé pour chaque année de vie sans maladie cardiaque ou accident vasculaire cérébral s'élève à £ 2,000 pour le dépistage sur l'âge et à £ 2,200 pour le dépistage de Framingham.
Les auteurs appellent donc à une politique volontariste de santé publique efficiente pour réduire les taux de maladie cardiaque en renforçant dès 55 ans l'accès au traitement préventif simple. Ils ajoutent que le dépistage sur le critère de l'âge seul est plus simple que le dépistage de Framingham, car il évite tests sanguins et examens médicaux et s'avère aussi précis et moins couteux. Une limite d'âge de 55 ans qui pourrait évidemment être réglé plus tôt pour les personnes atteintes de diabète par exemple, qui présentent un risque vasculaire particulièrement élevé.