CHOLESTÉROL: Le gène qui transforme le bon HDL en mauvais LDL
Cette variante génétique, P376L, qui vient d’être identifiée peut amener les sujets porteurs à avoir des niveaux de « bon » cholestérol (HDL) plus élevés que la normale et liés à un risque accru de maladie cardiaque. C’est la démonstration de cette équipe de l’Université de Pennsylvanie, qui associe, dans la revue Science, la variante P376L à un risque cardiaque accru de 79%. Des conclusions qui contraignent à interpréter les taux de HDL avec prudence, voire même à revoir le concept de « bon » ou « mauvais » cholestérol. L’étude a suivi 328 participants qui présentaient des niveaux anormalement élevés de HDL dans le sang (au-dessus du 95e percentile). Les auteurs rappellent qu’« HDL » est considéré comme « bon » car il réduit les taux des autres cholestérols. Les chercheurs ont séquencé près de 1.000 gènes précédemment associés aux niveaux de cholestérol dans le sang, avec une analyse plus approfondie chez les participants porteurs de variantes génétiques liées à ces niveaux élevés de cholestérol HDL dans l’objectif de mieux comprendre comment HDL peut intervenir dans la maladie cardiaque. L’analyse génétique de ces participants, comparée à un groupe témoin présentant des niveaux faibles de HDL (en dessous du 25e percentile), aboutit à l’identification d’une variante de P376L du gène SCARB1, qui, entraîne sa dysfonction et supprime sa fonction d’élimination des cholestérols dans le sang. Ce premier résultat est ensuite confirmé par une analyse de données issues de milliers d’autres études génétiques. Bref, en fin de compte cette variante P376L s’avère liée à un risque accru de 79% de maladie cardiaque.
Ensuite, dans cet échantillon, 3% des participants étaient porteurs de cette variante : cela donne une estimation, certes large, de la prévalence extrêmement faible de cette mutation en population générale, mais cela n'explique pas pourquoi le taux de HDL était si élevé dans les 97% restants de l'échantillon. Ainsi, les porteurs de la variante P376L de SCARB1 présentent à la fois des taux élevés de HDL-C et un risque significativement accru de maladie coronarienne. Quelle que soit la rareté de cette mutation en population, le résultat contraint à revoir, du moins dans certains cas et certaines limites, les concepts de bon et de mauvais cholestérol. C'est aussi un pas vers un diagnostic voire un traitement personnalisé de la maladie cardiaque. Mais, ce n'est, en aucun cas, une invitation à ignorer les recommandations actuelles sur l'alimentation et le cholestérol, concluent les auteurs.
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