CHOLESTÉROL: Un français sur 3 « en a trop »
Près d’un Français sur 3 souffre d’hypercholestérolémie et un Français sur deux dans la tranche d’âge des 65-74 ans. Or l’hypercholestérolémie est un facteur de risque majeur de maladies cardio et neuro-vasculaires. Ce premier bilan national du niveau moyen de cholestérol LDL, réalisé à partir des données de l’Étude nationale nutrition santé (ENNS), fait néanmoins état de valeurs inférieures de près de 10% à l’objectif du PNNS formulé en 2004. Ainsi, si la cholestérolémie française reste trop élevée, la tendance serait positive avec une réduction de près de 6% des niveaux de LDL ces dix dernières années.
Cette analyse des données de l'Étude nationale nutrition santé (ENNS), une enquête transversale réalisée en France en 2006-2007 sera renouvelée avec la vague 2014 de la même étude, permettant ainsi, à partir de l'évolution constatée, d'évaluer l'impact des Programmes nationaux nutrition santé sur les niveaux de cholestérol. Ici, le cholestérol LDL (low-density lipoprotein), a été mesuré sur un échantillon national de la population adulte âgée de 18 à 74 ans. L'hypercholestérolémie a été définie par une valeur supérieure à 1,6 g/l ou la prise d'un traitement médicamenteux hypolipémiant.
Un Français sur 2 de plus de 55 ans a trop de cholestérol LDL :
· La concentration moyenne du LDL estimée en population générale (1,27 g/l) est inférieure à l'objectif 2004 du PNNS de 1,53 g/l (pour les hommes de 35 à 64 ans) et au seuil d'hypercholestérolémie : 1,6 g/l.
· Il n'y a pas de différence significative hommes-femmes.
· 20,1% des Français ont des niveaux de LDLc supérieurs au seuil d'hypercholestérolémie,
· 12,5% suivent un traitement hypolipémiant dont 9,5% sous forme de statines : 9,6%.
· La prévalence globale en France de l'hypercholestérolémie LDL atteint 29,7%, soit près d'un Français sur 3,
· Cette prévalence augmente avec l'âge, atteignant 55,0% entre 65 et 74 ans, soit plus d'un Français sur 2 dans cette tranche d'âge.
Mais la tendance semble à la réduction : Alors que les valeurs moyennes estimées ici sont inférieures de près de 10% à la valeur objectif PNNS, les auteurs suggèrent que ces données confirment une évolution à la baisse des taux, déjà observée dans de précédentes enquêtes (Enquête
« Monica » en 1996 et « Mona Lisa » en 2006-2007), soit près de 6% sur 10 ans, pour la population des 35- 64 ans.
Les Français se font bien dépister : 8 personnes sur 10 ont ainsi eu au moins une mesure du cholestérol depuis l'âge de 20 ans. C'est le cas de 56% des plus jeunes (18-34 ans) et de 80% des femmes de cette tranche d'âge, mais de 98% des plus de 55 ans, le groupe le plus touché par l'hypercholestérolémie. L'InVS rappelle l'importance du dépistage des dyslipidémies dans une approche d'évaluation du risque cardiovasculaire global, en particulier dans les situations à risque élevé. Ce dépistage est recommandé à partir de 40 ans pour les hommes et de 50 ans ou de la ménopause pour les femmes.
A partir de 65 ans, un Français sur 3 est sous hypolipémiant et, globalement, c'est le cas d'un Français sur 8. Ces données confirment l'augmentation des traitements hypolipémiants, soit +10% en 5 ans. Au niveau des statines qui représentent plus de 2 traitements sur 3, l'analyse montre l'association du traitement avec l'âge, l'hypertension artérielle et le diabète, suggérant une bonne prise en compte médicale du contexte cardiovasculaire..
Ces données qui d'une part alertent, d'autre part montrent un léger mieux vont contribuer, lors d'une prochaine vague d'étude, d'évaluer, sur la partie cholestérolémie, l'approche nutritionnelle du PNNS, complémentaire du dépistage cardiovasculaire et de la prise en charge de l'hypercholestérolémie.
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