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CHRONONUTRITION : L'hormone régie par l’horloge qui fait prendre du poids

Actualité publiée il y a 5 années 5 mois 2 semaines
JBC
Une hormone régie par l’horloge biologique est liée à la prise de poids

Cette équipe de l’Université Saint Louis étudie les liens hormonaux entre régime alimentaire et obésité et montre qu’une hormone régie par l’horloge biologique est liée à la prise de poids et à des troubles métaboliques. Cette démonstration présentée dans le Journal of Biological Chemistry (JBC) est réalisée chez les singes mâles nourris avec un régime riche en sucre.

 

L’obésité est une véritable "crise" en Santé publique qui entraîne de nombreux facteurs de risque sévères ou comorbidités, dont les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2. Alors que le nombre de personnes en surpoids ou obèses est maintenant 2 fois plus élevé que les personnes ayant un poids santé, les chercheurs sont confrontés à un besoin urgent de mieux comprendre comment le corps brûle de l'énergie.

 

Faibles niveaux d’atropine et troubles métaboliques

L’équipe de Saint-Louis, en collaboration avec des scientifiques de l’Université de Californie montre ici, sur un primate, que de faibles niveaux d’une hormone circulante, l’adropine, prédisent une prise de poids accrue et une dysrégulation métabolique en cas de régime riche en sucre. L’auteur principal, Andrew Butler, professeur de pharmacologie et de physiologie avait déjà montré, il y a plusieurs années, que l'adropine, une hormone peptidique régule le fait que le corps brûle le glucose ou les graisses. Dans de précédentes études menées chez la souris, les chercheurs constataient que de faibles niveaux d'hormone observés chez la souris obèse pouvaient contribuer au diabète et à la réduction de la capacité du corps à utiliser le glucose. L’équipe avait également montré que les hommes jeunes, présentant des taux élevés d'adropine présentent aussi un indice de masse corporelle (IMC) plutôt faible. Enfin, d’autres études ont indiqué que de faibles niveaux d’adropine sont associés à des biomarqueurs de résistance à l'insuline.

 

La preuve chez le macaque : Ici, les chercheurs examinent le plasma de 59 macaques mâles rhésus adultes nourris avec un régime riche en sucre. Globalement, la consommation de fructose entraîne un gain de poids de 10% et une augmentation du taux d'insuline à jeun, ce qui indique une résistance à l'insuline -ce qui réduit l'utilisation de glucose- et des taux élevés de triglycérides à jeun -ce qui augmente le risque de maladie cardiovasculaire chez l'homme-. Les animaux présentant de faibles concentrations plasmatiques d’adropine ont développé un syndrome métabolique plus sévère. Enfin, le développement du diabète de type 2 n'a été observé que chez les animaux présentant de faibles concentrations plasmatiques d'adropine. Ces animaux ont également présenté une dysrégulation plus prononcée du métabolisme du glucose et des lipides. L'hyperglycémie à jeun s’avère également limitée aux animaux à faibles niveaux d’adropine en circulation, ce qui suggère une intolérance au glucose.

 

Quelle explication ? Les faibles niveaux d’adropine pourraient induire la transformation du glucose en lipides au lieu de sa combustion comme « carburant métabolique ».

 

Une hormone liée à l’horloge : L'adropine est codée par le gène ENHO (Energy Homeostasis Associated) or l'expression du gène ENHO est plus élevée le jour et plus faible durant la nuit dans la plupart des tissus de primates. L'expression de l'adropine est donc contrôlée via des mécanismes liés à l'horloge. On sait que chaque cellule du corps maintient sa propre horloge interne pour contrôler les rythmes quotidiens du métabolisme. Il y a une prise de conscience croissante de l'importance des horloges biologiques qui contrôlent le rythme circadien dans la santé et la maladie. Les études actuelles suggèrent que l’adropine pourrait lier l’horloge biologique à la manière dont le corps utilise le sucre et les graisses comme carburant métabolique.

En clair, l’utilisation accrue du glucose en tant que carburant aurait lieu plutôt à certains moments de la journée. La nuit, le corps puiserait dans les réserves d'énergie stockées sous forme de lipides dans les cellules adipeuses et, pendant la journée, dans les glucides provenant de l'alimentation. Cela suggère aussi que la stimulation de l'expression de l'adropine par nos horloges internes pourrait contribuer à augmenter l'utilisation du glucose comme carburant métabolique pendant la journée.

 


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