COMMOTION : En moyenne, un mois est nécessaire à la récupération
Le rétablissement « normal » d'une commotion cérébrale pourrait prendre jusqu'à un mois, conclut cette étude de médecins du sport de l'Université du Michigan, la plus grande jamais menée sur les commotions cérébrales chez des athlètes d’université. La recherche, présentée dans la revue Sports Medicine, reprécise ainsi, quel que soit le sport considéré, et pour les médecins du sport et les sportifs, le calendrier de récupération : il s'agit bien d'un processus long, prenant en moyenne jusqu'à 28 jours, et non une quinzaine de jours comme couramment suggéré.
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L’auteur principal de l'étude, Steve Broglio, également directeur du Centre des commotions cérébrales de l'Université du Michigan et membre de l'équipe de direction du Consortium CARE (NCAA-DoD Concussion Assessment, Research and Education) précise ainsi : « Le temps de retour normal était jusque-là fixé à 14 jours, ce qui correspondait au retour de 50 % des athlètes. Notre article suggère que 28 jours définissent mieux le processus de récupération. À ce stade, 85 % des sportifs reviennent sur le terrain ».
"À 28 jours, 85 % des sportifs sont de retour sur le terrain".
Les entraîneurs, les parents et les athlètes devraient plutôt se « caler » sur un mois, ajoutent ces médecins du sport.
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L'étude a été menée à partir des données de 34.709 athlètes masculins et féminins de 30 collèges pratiquant 22 sports différents. Ces commotions s’avèrent plus fréquentes avec
chez les sportifs hommes :
- la pratique du football américain (54,7 %),
- du football (10,7 %),
- du basketball (6,8 %),
- de la lutte (6,4 %),
chez les athlètes féminines :
- le football (23,4 %),
- le volleyball (14 %),
- le basketball (12,9 %),
- la crosse (sport canadien) (8,4 %).
Si l’étude confirme un temps de récupération médian bien de l’ordre des 14 jours suggérés précédemment, cependant le retour à l’entraînement, sans limite particulière, n’intervient majoritairement qu'un mois après commotion ;
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- dans les faits, les retours au jeu sont déterminés par la présentation clinique (symptômes) et non par le temps, précisent les auteurs. Les athlètes masculins et féminins mettent à peu près le même temps pour se remettre d'une commotion cérébrale, à plus ou moins une journée.
- La variation dans les temps de récupération entre les sous-groupes de l'étude est très limitée, souligne également l’étude. Les facteurs également en cause dans ce délai de récupération ne pouvant faire varier ce délai que de 3 jours.
- La durée totale de retour au jeu est raccourcie avec l'utilisation de médicaments pour le TDAH, relève également l’étude ;
- En revanche, la durée de retour au jeu est rallongée chez les sportifs ayant subi une commotion plus sévère, des blessures liées à la pratique ou à l'entraînement ou ayant déjà des antécédents de 3 commotions antérieures ou plus.
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Eviter de stigmatiser : Avec ces nouvelles données, ces médecins experts souhaitent aussi éviter de stigmatiser les athlètes victimes de commotion, qui mettent plus de 14 jours à récupérer. Recadrer ce temps de récupération normal à 28 jours permet d’éliminer la pression sociale involontaire des coéquipiers, des entraîneurs ou des parents qui espèrent revoir leur joueur sur le terrain.
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Des recommandations réactualisées : ces recommandations de gestion des commotions cérébrales sont réactualisées tous les 4 ans, par le Concussion in Sport Group, un organisme international qui réalise un examen de la littérature médicale et élabore des lignes directrices sur les soins cliniques. En dépit, de l'augmentation des recherches sur les commotions cérébrales au cours de ces 10 dernières années, la définition du temps de récupération était jusque-là restée plutôt floue et centrée sur des sports de "contact" comme le football américain.
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