CONTRACEPTION: Un retour aux méthodes naturelles?
Est-ce un retour réactualisé aux méthodes de contraception dites « naturelles » ou à la bonne vieille méthode Ogino ? Des chercheurs du Centre Européen de la Recherche Nucléaire (CERN) de Genève viennent de mettre en place un nouvel algorithme qui permettrait d’éviter les grossesses non-désirées, sans médicament ni dispositif. On reste néanmoins dubitatif sur l’efficacité de cette méthode et sa capacité à remplacer les moyens classiques de contraception…
Elina Berglund et Raoul Scherwitzl sont tous les deux physiciens au CERN. Ils viennent dernièrement de mettre au point un concept permettant de planifier la naissance d'un enfant. Ce concept, inspiré des travaux du gynécologue japonais Kyusaku Ogino et de l'Autrichien Hermann Knaus, consiste à prévoir à chaque fois, grâce à un calcul statistique sur la base des dates des cycles menstruels précédents, la période de l'ovulation, c'est-à -dire la période pendant laquelle la fécondation est possible.
Rouge quand le jour est « fertile » et vert quand il est « stérile » : Techniquement, l'algorithme fonctionne de la manière suivante : chaque matin, la femme mesure sa température et entre cette donnée sur le site web. Un calcul est alors effectué, le résultat est rouge quand le jour est « fertile » et vert quand il est « stérile ». Un logiciel, qui bien évidemment n'est pas adapté aux personnes qui changent fréquemment de partenaire. Pour ces femmes, l'usage d'un contraceptif comme la pilule ou le stérilet reste toujours recommandé, tout comme l'emploi du préservatif avec un partenaire occasionnel. En revanche, en cas de relation stable avec le même partenaire, cette méthode naturelle peut être choisie par un couple qui souhaite espacer les grossesses ou être associées aux méthodes "barrière" classiques.
Les deux scientifiques ont testé ce système de contrôle des naissances sur un échantillon de 300 femmes et montrent un taux d'efficacité avoisinant les 100 %. Néanmoins, cette méthode exige une grande discipline chez les couples et peut être sujette à caution en cas de cycles menstruels irréguliers. De plus, l'accès à ce site internet est payant et équivaut au budget à consacrer à une contraception classique.
Il faut enfin rappeler que le gynécologue Kyusaku Ogino avait refusé dans les années soixante que son nom soit associé à cette pratique d'abstinence sexuelle périodique car son efficacité restait difficile à évaluer et le risque d'IVG était trop élevé. A la même période, en France, on surnomma tous les nourrissons nés en dépit de cette méthode les « bébés Ogino ».
Auteur : 121doc
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