COVID-19 : 40.000 patients pour mieux comprendre la maladie
Âge, sexe masculin, obésité et comorbidités sous-jacentes, on connaît mieux les facteurs (Cliquer sur ce lien) d’hospitalisation, de forme sévère et de décès de COVID-19. Cette cohorte britannique de plus de 20.000 participants, va permettre de comprendre et de préciser au fil du temps l'impact de COVID-19 et à partir de là , améliorer les résultats pour les patients. Une première analyse des données de cette étude observationnelle vient d’être publiée dans le British Medical Journal (BMJ).
Â
C’est à ce jour, la plus grande étude observationnelle prospective rapportée dans le monde, elle fournit une image complète des caractéristiques des patients hospitalisés pour COVID-19 au Royaume-Uni et confirme à grande échelle plusieurs facteurs de risque, dont l’âge -le risque de décès augmente dès la cinquantaine-, le sexe masculin, l’obésité, la maladie cardiaque, pulmonaire, hépatique et rénale. Si cette première analyse porte sur un peu plus de 20.000 patients hospitalisés dans 208 hôpitaux en Angleterre, au Pays de Galles et en Écosse entre le 6 février et le 19 avril 2020, la cohorte en compte désormais plus de 43 000. De futures analyses vont permettre d’en savoir plus sur la progression de la maladie.
Cela représente environ un tiers de tous les patients hospitalisés pour COVID au Royaume-Uni
Principaux résultats :
- l'âge moyen des patients est de 73 ans ;
- les patients hospitalisés sont à 60% des hommes (12.068 participants hommes dans la cohorte) ;
- outre l'augmentation de l'âge et la présence de comorbidités déjà citées, l'obésité et le sexe apparaissent comme des facteurs clés associés au besoin de soins plus élevés et à un risque de décès plus élevé ;
- à ce jour, un peu plus du quart (26%) des patients hospitalisés de la cohorte, sont décédés, 54% ont récupéré et sont sortis de l’hôpital, 34% sont toujours hospitalisés : cette donnée confirme chez une proportion notable de patients COVID hospitalisés le délai extrêmement long de récupération ;
- les résultats les plus négatifs sont logiquement observés chez les patients ayant reçu ou recevant une ventilation mécanique. Chez ces patients, 37% sont décédés à publication de l’étude et 46% sont toujours hospitalisés ;
Â
De nouvelles données : si le modèle pathologique tracé à partir de cette cohorte reflète largement le modèle décrit à l'échelle mondiale, l'analyse apporte de nouvelles précisions cependant : Â
- l'obésité est un facteur de risque particulièrement clé, qui semble accentuer la réduction de la fonction pulmonaire et accroître inflammation ;
- la lenteur de récupération chez un grand nombre de patients est confirmée avec des implications non négligeables pour les systèmes de santé ;
Â
Ces résultats ont déjà été partagés avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et sont en cours de comparaison avec les données d'autres pays.