COVID-19 : Après la première vague, l’immunité humorale reste faible
Cette première estimation représentative à l'échelle des États-Unis de la séroprévalence du COVID-19, menée à l’Université de Stanford, suggère qu’une toute petite proportion de la population a développé des anticorps au cours de la première vague épidémique. Ces données, présentées dans le Lancet et issues de patients américains sous dialyse révèlent que moins de 10% des personnes présentaient des anticorps COVID-19 en juillet 2020, et que moins de 10% de ceux qui présentaient cette immunité humorale ont alors été diagnostiqués par antigène ou par PCR.
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Il s’agit donc bien d’une analyse transversale à l'échelle nationale des patients américains sous dialyse. Une population d’étude idéale, écrivent les auteurs, car ces patients subissent des prises de sang mensuelles et de routine et sont représentatifs d'autres facteurs de risque tels que l'âge, certaines origines ethniques et le niveau socioprofessionnel. « Non seulement ce large groupe de patients est représentatif sur les plans ethnique et socio-économique, mais constitue l'un des rares échantillons de patients à pouvoir être testés à plusieurs reprises. Parce que la maladie rénale est une condition couverte par Medicare, ces patients n’ont pas de problèmes d'accès aux soins et aux tests », explique l’auteur principal, le Dr Shuchi Anand, directeur du Center for Tubulointerstitial Kidney Disease à l'Université de Stanford.
Après la première vague, les taux de séroprévalence restent très faibles
L’analyse a ainsi porté sur 28.503 patients sous dialyse, vivant dans 46 États et 1.013 comtés américains. Outre le faible taux de patients ayant développé des anticorps COVID-19 (en juillet 2020), le très faible taux de cas diagnostiqués, l’étude sensibilise à nouveau au risque (taux) d’infection plus élevé parmi les minorités ethniques et les personnes vivant dans des zones urbaines à faible revenu et à haute densité. Précisément,
- par rapport à la population majoritairement blanche non hispanique, les minorités ethniques encouet un risque de 2 à 4 fois plus élevé d'infection au COVID-19 (de 11,3% à 16,3% vs 4,8%),
- les personnes vivant dans les quartiers ou les zones les plus pauvres, un risque 2 fois plus élevé que les personnes vivant dans des quartiers plus aisés ;
- une forte densité de population est également associée à un risque plus élevé pouvant être multiplié par 10 vs des zones rurales ;
- en tenant compte de la sensibilité du test validée en externe,
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la séroprévalence varie de 8,2% à 9,4% dans la population échantillonnée ;
- les chercheurs ont estimé que la séroprévalence moyenne du SRAS-CoV-2 en population générale américaine est d'environ 9,3% (à fin juillet 2020) ;
- des variations régionales sont également identifiées ;
- en comparant les données de séroprévalence de leur étude avec le nombre de cas pour 100.000 habitants de l'Université Johns Hopkins, les auteurs estiment que
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seuls 9,2% des patients séropositifs ont été diagnostiqués.
Ces données suivent de près de récentes de séroprévalence dans des pays et des régions très touchés (dont la région de Wuhan, la Chine et l'Espagne), qui montrent de la même manière qu’en dépit de la tension des systèmes de santé et de la surmortalité, les taux de séroprévalence en population générale restent faibles.
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L'étude démontre ainsi l’urgence de poursuivre les efforts de santé publique consacrés au contrôle de l’épidémie, en particulier dans certaines des communautés identifiées comme les plus à risque. Les auteurs notent plusieurs limites à leur étude, notamment le fait que le processus d'hémodialyse en centre pourrait inclure l'utilisation de transports partagés publics ou non publics vers et depuis l'établissement, augmentant ainsi le risque d'exposition. À l'inverse, la mobilité réduite de ces patients pourrait également réduire leur exposition. Enfin ces patients dialysés, en raison de taux de décès plus élevés, pourraient induire un biais dans les résultats.
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Cependant, globalement, la recherche confirme qu'en dépit de taux de circulation élevés aux États-Unis, l’immunité collective est encore très loin d’être atteinte. Sans compter les questions qui demeurent autour de l’efficacité de la réponse immunitaire et de la durée de l’immunité…