COVID-19 : Comment la pandémie a pris le pas sur les autres urgences
Des millions de chirurgies annulées dans le monde, mais également une baisse drastique des autres hospitalisations en urgence, en particulier au cours de la phase précoce de l’épidémie, COVID-19 aura également bouleversé les flux de prise en charge par spécialité dans les systèmes de soins de santé du monde entier. Cette étude du Beth Israel Deaconess Medical Center (BIDMC) nous apporte quelques repères, dans le Journal of General Internal Medicine, sur cette baisse des hospitalisations médicales, chirurgicales et obstétriques en urgence.
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Alors que les premiers rapports ont montré avec le développement de COVID-19 une baisse du nombre de patients recherchant des soins médicaux ambulatoires, la pandémie montre également un fort impact sur les hospitalisations médicales, chirurgicales et obstétriques en urgence, en particulier pour crise cardiaque, accident vasculaire cérébral et soins des cancers.
2 fois moins d’hospitalisations durant la période COVID*
*(hors hospitalisations COVID)
Les chercheurs de Boston évaluent ici le déclin des hospitalisations médicales, chirurgicales et obstétriques au centre médical (BIDMC) pendant la période de 6 semaines suivant la semaine de la déclaration d’Urgence de santé publique à la mi-mars 2020. En comparant les données de 2020 aux données de la même période en 2019, les auteurs constatent une diminution de 35% des hospitalisations hebdomadaires dans l'ensemble et de 45% des hospitalisations hebdomadaires non liées au COVID-19.
« Notre analyse suggère que les patients atteints de maladies pouvant être mortelles ont préféré éviter l'hôpital au début de la vague de COVID-19, ce qui contribue à expliquer la mortalité accrue due à des maladies autres que le COVID-19 pendant cette période », commente l’auteur principal, le Dr Timothy Anderson, interniste généraliste et professeur de médecine à la Harvard Medical School. « Nous devons continuer à suivre les tendances de la mortalité ainsi que les hospitalisations après la flambée du COVID pour vérifier que les patients qui ont retardé leurs soins n’ont pas trop dégradé leurs résultats de santé ».
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Des données inquiétantes pour les événements aigus : l’analyse rapporte en effet :
- une diminution de 51% des conditions médicales aiguës, telles que l'arrêt cardiaque ou l’AVC ;
- une diminution de 31% des conditions chirurgicales aiguës, telles que l'appendicite ;
- une diminution de 55% des aggravations ou complications de maladies chroniques, telles que le diabète ou l'asthme ;
- une diminution de 13% des hospitalisations en obstétrique.
« Le nombre d'hospitalisations a diminué, mais on ne sait pas pourquoi ».
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« Les patients ont peut-être décidé de ne pas se faire soigner par peur de contracter le virus, mais il est également possible que certains aient quitté la ville au début de l'épidémie, réduisant ainsi la population globale. D'autres études sont nécessaires pour déterminer l'impact de la pandémie de COVID-19 sur les résultats à long terme de ces patients ayant retardé leurs soins pour des maladies aiguës et chroniques ».
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