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COVID-19 : Du bon usage des équipements de protection individuels (EPI)

Actualité publiée il y a 4 années 7 mois 6 jours
Cochrane Review
Aucune étude conforme n'a encore étudié les écrans faciaux ou les lunettes de protection !

L’équipe d’experts de Cochrane Library nous propose cette mise à jour « en urgence » des données de la littérature sur l’efficacité des vêtements et équipements de protection individuels à protéger les professionnels de santé contre le nouveau coronavirus SARS-CoV-2 et d'autres maladies hautement infectieuses. Les auteurs précisent qu’il s’agit d’un examen rapide en réponse à la pandémie de COVID-19.

 

Les professionnels de santé qui traitent les patients atteints d'infections telles que COVID-19 sont exposés en première ligne au risque d'infection. Ils utilisent donc un équipement de protection individuel (EPI) pour se protéger des gouttelettes de toux, des éternuements ou d'autres liquides corporels des patients infectés, et des contacts directs avec des surfaces contaminées. L'EPI peut comprendre une surblouse, une blouse, une combinaison une pièce, des gants, des masques et des lunettes. Il doit être correctement enfilé et positionné ; il peut être inconfortable à porter et les professionnels peuvent se contaminer lorsqu'ils l'enlèvent. Certains EPI ont donc été adaptés, avec des onglets à saisir par exemple, pour faciliter leur retrait.

La contamination reste courante dans la moitié des études en dépit de l’usage d’EPI.

Les chercheurs réactualisent ici une précédente revue et méta-analyse de la littérature sur le sujet (2016) afin de préciser, notamment à destination des organisations et des personnels de santé, les types d'EPI qui offrent la meilleure protection ; si la modification de l'EPI pour un retrait plus facile est efficace ; dans quelle mesure le respect des directives de retrait des EPI réduit la contamination ; dans quelle mesure la formation au bon usage des EPI réduit également la contamination.

Au total, 24 études sont sélectionnées et passées au crible, portant sur un total de .2278 participants. 18 études n'ont pas directement porté sur des personnels de santé en contact direct avec des patients infectés, mais ont simulé l'effet d’une telle exposition à l'infection à l'aide de marqueurs fluorescents ou de virus ou de bactéries inoffensifs. L’analyse constate :

 

Sur les types d'EPI : le masque de type FFP2 (ou N95) est à privilégier car il réduit d’environ 70% le risque de contamination. Couvrir et protéger une plus grande partie du corps permet une meilleure protection. Cependant, comme l’EPI est plus difficile à mettre et à retirer et généralement moins confortable, cela peut entraîner une contamination accrue. Ainsi, les combinaisons sont le type d’EPI qui offre la meilleure protection mais aussi le plus difficile à enlever. En termes d’efficacité de protection, viennent ensuite les blouses longues, les blouses et les surblouses. Il existe des combinaisons «respirantes » plus confortables. Les chercheurs remarquent néanmoins :

 

Sur les EPI « améliorés » : les blouses avec gants attachés ou intégrés, de sorte que les gants et la blouse soient retirés ensemble et couvrent la zone du poignet, et les blouses resserrées de manière à s'adapter étroitement au cou peuvent réduire le risque de contamination et jusqu’à 70% selon les études. L'ajout d'onglets de retrait aux gants et aux masques faciaux peut également réduire la contamination (jusqu’à 55%). Cependant, l’une des études constate une fréquence similaire des erreurs dans le port ou le retrait même avec de telles améliorations.

 

Sur l'utilisation des EPI : suivre les recommandations (ici des CDC (Centers for Disease Control and Prevention) pour le retrait des équipements peut réduire le risque de contamination. En particulier, le retrait en une seule étape des gants et de la blouse peut réduire le risque de 80% selon les études de « terrain ». Porter 2 épaisseurs de gants peut également être plus efficace contre la contamination Une désinfection supplémentaire des gants avant leur retrait peut également réduire le risque de contamination.

 

Sur la formation des professionnels au bon usage des EPI : la formation en face à face, la simulation par ordinateur et la formation vidéo permettent notamment de limiter les erreurs lors du retrait des EPI.

Les auteurs rapportent qu’aucune étude conforme n'a étudié les écrans ou les lunettes de protection ! Ils appellent les hôpitaux à enregistrer, durant cette crise, les types et nombres d'EPI utilisé par les personnels pour pouvoir ensuite analyser les retours d’expérience.

 

Des données extrêmement précises qui sensibilisent un peu plus, avec les pénuries d’EPI, à la mise en danger des personnels soignants.