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COVID-19 : Dysgueusie, anosmie, 27 millions de personnes ont perdu goût à tout

Actualité publiée il y a 2 années 3 mois 1 semaine
The BMJ
5% des adultes pourraient, avec l’infection à SARS-CoV-2, développer des changements durables de l’odorat et/ou du goût (Visuel Adobe Stock 442668381)

Au moins 27 millions de personnes ayant développé un COVID peuvent avoir ou avoir eu des problèmes d'odorat et de goût à long terme, souligne cette équipe de la National University of Singapore. Les chercheurs alertent sur la prévalence de ces symptômes à long terme, estimant que 5% des adultes pourraient, avec l’infection à SARS-CoV-2, développer des changements durables de l’odorat et/ou du goût. La recherche publiée dans le British Medical Journal (The BMJ) souligne également que les femmes sont plus fortement touchées par ces symptômes d’anosmie et de dysgueusie.

 

Avec plus de 550 millions de cas confirmés de COVID-19 à ce jour, cela signifie qu'au moins 27 millions de personnes pourraient avoir des déficiences olfactives et gustatives à long terme. Compte tenu de l'énorme impact que la perte de l'odorat et du goût peut avoir sur la qualité de vie et la santé, ces symptômes, plus caractéristiques, ne devraient pas être négligés.

Le changement de l'odorat et/ou du goût est  un symptôme courant chez les patients COVID-19,

40 à 50 % des personnes infectées et diagnostiquées signalant ces symptômes. Mais on en sait encore peu sur l'évolution clinique de ces symptômes ou sur le nombre de patients qui développent des troubles persistants.

 

L’étude : il s’agit de l’analyse des bases de données d’études portant sur le sujet et décrivant notamment les facteurs associés à ces changements et le temps de récupération. Au total,  les chercheurs ont sélectionné 18 études observationnelles portant au total sur 3.699 patients, et dont 4 avaient été menées en milieu communautaire et 14 en milieu hospitalier. Une technique de modélisation a ensuite permis d’estimer les taux de récupération de l'odorat et du goût et d’identifier les facteurs clés associés à la durée et au taux de récupération. L’analyse révèle que :

 

  • la perte d'odorat peut persister chez 5,6 % des patients ;
  • la perte de goût chez 4,4 % ;
  • 30 jours après l'infection, seuls 74 % des patients signalent avoir récupéré l'odorat ;
  • 30 jours après l'infection toujours, 79 % des patients signalent avoir récupéré le goût ;
  • les taux de récupération augmentent au fil des mois, atteignant un pic de 96 % pour l'odorat et de 98 % pour le goût à 6 mois ;
  • les femmes sont moins susceptibles de récupérer l'odorat et le goût vs les hommes ;
  • les patients présentant une perte d'odorat initiale plus sévère et ceux souffrant de congestion nasale sont moins susceptibles de retrouver l'odorat.

 

Les auteurs citent le cas

d’une patiente n’ayant pas encore récupéré son odorat 27 mois après l'infection.

 

L’étude bien conçue avec des méthodes de recherche rigoureuses conclut ainsi que si la plupart des patients retrouvent ces sens au cours des 3 premiers mois, « un groupe important de patients pourrait développer un dysfonctionnement de longue durée nécessitant une identification rapide, un traitement personnalisé et un suivi à long terme ».

 

Avis aux otorhinolaryngologistes.