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COVID-19 : Efficacité des vaccins contre les variants, la question subsiste

Actualité publiée il y a 3 années 9 mois 1 semaine
Nature Medicine
3 nouvelles variantes à propagation rapide du coronavirus pourraient échapper aux anticorps qui répondent à la forme originale du virus qui a déclenché la pandémie (Visuel Fotolia 59239510)

De nouvelles preuves issues d'expériences en laboratoire et d’analyses d'efficacité d'anticorps à COVID-19 viennent alimenter l’inquiétude sur l’efficacité des vaccins actuellement disponibles contre les variants. Ces nouvelles variantes de coronavirus pourraient en effet échapper aux anticorps qui neutralisent la souche d'origine, écrivent ces virologues de l'Université de Washington à Saint-Louis.

De nouvelles données publiées dans la revue Nature Medicine, qui suggèrent que les médicaments et les vaccins COVID-19 développés jusqu'à présent pourraient devenir moins efficaces avec l’émergence et la domination de nouvelles variantes, dont celles détectées en Afrique du Sud, au Royaume-Uni et au Brésil. En résumé, rien n'est acquis.

 

La recherche suggère ainsi que les 3 nouvelles variantes à propagation rapide du coronavirus pourraient échapper aux anticorps qui répondent à la forme originale du virus qui a déclenché la pandémie. À quelques exceptions près, que ces anticorps aient été produits en réponse à une vaccination ou à une infection naturelle, ou qu'ils soient des anticorps purifiés destinés à être utilisés comme médicaments, les chercheurs montrent que leurs niveaux pourraient être insuffisants pour neutraliser les nouveaux variants. En particulier chez les groupes de patients mêmes, les plus vulnérables à l'infection.

Jusqu’à 10 fois plus d’anticorps nécessaires contre les nouvelles variantes

« Nous craignons que les personnes réputées comme présentant un niveau protecteur d'anticorps parce qu'elles ont été infectées ou vaccinées pourraient ne pas être protégées contre les nouvelles variantes », résume l'auteur principal, le Dr Michael S. Diamond, professeur de médecine : « La quantité d'anticorps produite par une personne en réponse à la vaccination ou à une infection naturelle varie considérablement. Certaines personnes produisent des taux très élevés et seraient toujours protégées contre les nouvelles variantes. Mais d’autres, en particulier les personnes âgées et immunodéprimées, peuvent ne pas produire des niveaux d'anticorps aussi élevés. Si le niveau d'anticorps nécessaire à la protection décuple, comme l'indiquent nos données, ces personnes pourraient ne pas en avoir assez ».

Les personnes qui ont le plus besoin de protection seraient les moins susceptibles d’avoir les anticorps nécessaires.

Alors que la protéine de pointe est devenue la principale cible des médicaments et des vaccins anti-COVID-19, que les vaccins « Pfizer / BioNTech » et « Moderna » ciblent la protéine, la question de la protection se pose alors que les dernières variantes à propagation rapide détectées au Royaume-Uni, en Afrique du Sud, au Brésil portent toutes de multiples mutations dans la protéine de pointe.

  • Lorsque l’équipe teste in vitro, la capacité des anticorps de personnes soit rétablies d'une infection par le SRAS-CoV-2, soit vaccinées avec le vaccin Pfizer, à neutraliser 3 variantes du virus en laboratoire, elle constate que 3,5 à 10 fois plus d'anticorps sont nécessaires pour neutraliser les 2 variantes « d’Afrique du Sud et du Brésil » ;
  • le même résultat est obtenu in vivo sur des modèles animaux ;
  • des tests d’anticorps monoclonaux basés sur le virus d'origine montrent leur efficacité à éliminer les nouvelles variantes virales.  

 

Un panel de variants : prenant en compte que chaque variante de virus porte plusieurs mutations dans la protéine de pointe, les chercheurs ont créé un panel de virus avec des mutations uniques afin de pouvoir analyser l'effet de chaque mutation. La plupart de la variation de l'efficacité des anticorps pourrait être attribuée à un seul changement d'acide aminé dans la protéine de pointe. Ce changement, appelé E484K, est trouvé dans les variantes B.1.135 (Afrique du Sud) et B.1.1.248 (Brésil), mais pas dans B.1.1.7 (Royaume-Uni).

 

Alors quelles seront les conséquences pour la stratégie vaccinale ? « Les anticorps ne sont pas la seule mesure de protection; d'autres éléments du système immunitaire peuvent être en mesure de compenser une résistance accrue aux anticorps. Nous verrons ce qui se passe au fur et à mesure que ces variantes se propagent ».

 

Sans pouvoir répondre précisément à la question, les chercheurs insistent sur l’importance de ce type d’analyse, en continu, afin de surveiller l’efficacité des vaccins et traitements face à des variants en perpétuelle mutation ».