COVID-19 : En France, le risque de deuxième vague appelle à déconfiner lentement
Cette nouvelle modélisation d’une équipe franco-suisse soutient en effet l’hypothèse d’une deuxième vague possible d’infection à SARS-CoV-2 : « La France a remporté la bataille du R0 » écrivent les auteurs, « mais la guerre « COVID » fait toujours rage ». Ainsi, si les mesures de confinement ont permis, en France de réduire considérablement la transmission de la maladie, le manque d'immunité en population générale suggère un risque élevé de deuxième vague.
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Le message de ces chercheurs est donc une levée très progressive et prudente des différentes mesures de distanciation. L’auteur principal, le Dr Lionel Roques, de l'Institut national de recherche sur l'agriculture, l'alimentation et Environnement (INRAE) alerte : « L'immunité collective est loin d'être atteinte et de nombreux cas infectieux existent toujours. Il est donc essentiel de respecter les restrictions pour maintenir une valeur du taux de reproduction (R0) inférieure à 1 ». En effet, lorsque ce taux est <1, cela signifie qu’une personne infectée infectera moins d'une autre personne, ce qui implique que le nombre de nouvelles infections diminue avec le temps.
Le taux de reproduction mpourrait repartir à la hausse
Les chercheurs expliquent ce taux et la propagation du virus (R0>1) étaient déjà très élevés lorsque l’OMS a attribué le statut de pandémie à COVID-19, le virus était alors largement non détecté, de sorte que toute intervention précoce pour arrêter la propagation de la maladie était déjà vouée à l’échec. Le nombre réel de cas infectés était difficile à calculer.
L’équipe reprend ici des modèkes mathématiques qui tiennent compte des cas non signalés et d'autres équations qui permettent de calculer le nombre probable de cas infectés, et déterminent un « nouveau » taux R0 représentatif du taux de transmission possible de COVID-19. Cette modélisation aboutit à une valeur R de 3,2 au début du confinement en France et un taux de décès par COVID-19 de 0,8%. Le modèle confirme l’efficacité des mesures de confinement pour ralentir la transmission du COVID-19- et diviser par 7 le taux « R » de 3,2 à 0,47.
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L’hypothèse d'une deuxième vague est extrêmement élevée : seuls 4% de la population française auraient développé COVID-19, un taux d’infection bien trop faible pour atteindre l'immunité collective.
L’immunité collective n'est atteinte qu'avec un taux d’infection de 69%
Les chercheurs estiment qu'il reste de nombreux cas infectieux et envisagent comme possible la survenue d’une deuxième vague. Un assouplissement trop rapide des mesures de prévention et de distanciation, avant que l'immunité collective ne soit atteinte ou qu'une prophylaxie efficace ne soit développée, exposerait la population à une deuxième vague d'infection non contrôlée. Les chercheurs écrivent : « Dans le pire des cas, le nombre de reproduction effectif « Re » se rapprocherait de la valeur initialement estimée de R0, et la deuxième vague commencerait avec environ 160 000 cas infectieux (à comparer aux quelques cas ayant déclenché la première vague en France) et plus de 60 millions d’habitants non immunisés donc vulnérables. Or, veiller à maintenir une valeur faible de Re est crucial pour éviter la saturation des structures hospitalières".
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Des recherches supplémentaires et notamment une évaluation plus fine des taux de reproduction et du nombre d’infections selon les régions et dans les zones urbaines vs rurales, restent nécessaires. Ces informations sont indispensables pour comprendre comment d'autres facteurs, qui varient à l'intérieur du pays, comme le climat, la densité de population et l'âge moyen des patients vont affecter l’évolution de l’épidémie.