COVID-19 et distanciation : Les plus âgés à risque élevé de dépression
De nombreuses études ont récemment mis en avant la détresse à la fois financière et émotionnelle des étudiants privés, pour une grande partie d’entre eux, de ressources et d’interactions sociales depuis le début de la pandémie. Mais les plus âgés sont également durement touchés. Cette étude de cohorte qui suit depuis 2015 l’association entre solitude, activité physique et santé mentale chez les plus de 50 ans, met en lumière, avec donc 5 années de recul, l’effet dramatique de la distanciation associée à COVID-19 chez les plus âgés. Les données présentées dans la revue International Psychogeriatrics révèlent en effet une hausse considérable des symptômes dépressifs chez les plus âgées.
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Il s’agit d’une étude longitudinale et à grande échelle qui permet, sans aucun doute possible, de confirmer la solitude comme un facteur clé lié à l'aggravation des symptômes de dépression et d'anxiété. Menée depuis plus de 5 ans, en ligne, auprès de plus de 3.000 participants âgés de 50 ans ou plus par des chercheurs de l'Université d'Exeter et du King's College, l’étude confirme également le lien entre la diminution de l'activité physique depuis le début de la pandémie et l’aggravation des symptômes de dépression et d'anxiété pendant la pandémie.
D'autres facteurs de dépression pendant la pandémie : être une femme et à la retraite.
« Même avant la pandémie, la solitude et les niveaux d'activité physique étaient un problème majeur en santé publique, en particulier chez les personnes âgées. Notre étude nous a permis de comparer la santé mentale avant et après le COVID-19 chez un grand groupe de personnes âgées de 50 ans et plus. Nous constatons que pendant le confinement, la solitude et la diminution de l'activité physique sont associées à une aggravation des symptômes de mauvaise santé mentale, en particulier de dépression », écrivent les chercheurs dans leur communiqué.
- avant la pandémie, les personnes seules signalent en moyenne 2 symptômes de dépression pendant au moins plusieurs jours au cours des deux dernières semaines ;
- pendant le confinement, les personnes seules signalent une augmentation de la fréquence des symptômes dépressifs, à plus de la moitié des jours au cours de la période de 2 semaines, ou l’apparition d’un nouveau symptôme pendant au moins plusieurs jours pendant cette période ;
- chez les personnes qui ne vivent pas seules, les niveaux de symptômes dépressifs n’apparaissent pas significativement affectés par la pandémie.
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Le professeur Clive Ballard, de la faculté de médecine de l'Université d'Exeter, qui dirige la cohorte Project, conclut «Nous commençons tout juste à comprendre l'impact du COVID-19 sur la santé et le bien-être des personnes âgées, qui n’ont été globalement l’objet, à ce jour, d’aucun impact économique. Notre étude qui va se poursuivre sur plusieurs années nous aidera à comprendre certains des effets à long terme du COVID-19 sur la santé mentale et le bien-être, et finalement, sur l’effet d'entraînement possible sur d’autres aspects du vieillissement, tels que la fonction cérébrale et la mémoire ».
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Ces données incitent également les chercheurs à « trouver de nouvelles façons d'atténuer le risque d'aggravation de la santé mentale pendant la pandémie » et à mener un analyse plus approfondie sur les sous-groupes à risque encore plus élevé, tels que les personnes souffrant de déficience cognitive.