COVID-19 et immunité : Chez le singe l'infection primaire apporte une protection
Ces chercheurs de plusieurs instituts de recherche chinois, dont le Peking Union Medical College (Beijing) apportent un embryon de réponse à la question du degré et de la durée de l’uimmunité conférée par une première infection par le coronavirus SARS-CoV-2 associée à l’épidémie COVID-19. Dans cette étude « préclinique », aucune réinfection n'a pu se produire chez ces macaques rhésus infectés par le SRAS-CoV-2. Des données très préliminaires, non encore validées par les pairs et publiées sur le serveur de publication BioRxiv qui, néanmoins suggèrent que l'infection primaire par le SRAS-CoV-2 pourrait apporter une protection contre les expositions ultérieures.
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Cette étude fait suite au signalement, en Chine, de patients à nouveau positifs après la guérison d’une maladie COVID-19. En effet, on ignore encore si les patients en convalescence présentent un risque de « rechute » ou de « réinfection », à quel stade de la récupération les patients pourraient développer une immunité, à quel degré et pour quelle durée. Pourtant le niveau et la durée de l'immunité humaine, au-delà du taux d’immunisation en population est un facteur clé de la poursuite de circulation du virus à l’issue de cette première vague pandémique.
L'étude montre l’absence de récidive de COVID-19, chez les singes réexposés après infection primaire
Ici, les chercheurs chinois ont suivi des singes réexposés au coronavirus, après la disparition des symptômes d’une première infection. Les chercheurs documentent :
- après l'infection primaire, une perte de poids chez certains singes rhésus, une réplication virale principalement dans le nez, le pharynx, les poumons et les intestins, ainsi qu'une pneumonie 7 jours après l'infection ;
- après disparition des symptômes et test positif d'anticorps spécifiques, chez la moitié des singes réexposés à la même dose de souche SARS-CoV-2, 5 jours après la réinfection, les chercheurs n’identifient ni charges virales dans les écouvillons nasopharyngés et anaux, ni réplication virale dans les différents tissus testés ;
- les résultats virologiques, radiologiques et pathologiques de suivi convergent pour montrer l’absence de récidive de COVID-19, chez les singes réexposés après infection primaire ; en effet, les données chez ces singes réinfectés sont similaires à celles des singes non-réexposés. Â
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Ainsi, du moins chez le singe, l'infection primaire par le SRAS-CoV-2 pourrait protéger contre les expositions ultérieures, a minima sur quelques jours…
C’est une lueur d’espoir, même si ces résultats doivent encore être précisés sur la durée de l’immunité et bien entendu chez l’Homme. Â