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COVID-19 et MIS-C : Découverte d’une signature épigénétique unique

Actualité publiée il y a 2 années 4 mois 2 semaines
EClinicalMedicine
Le syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique (MIS-C), nécessite, dans plus de 60 % des cas, une prise en charge en unité de soins intensifs (USI) (Visuel Adobe Stock 4999971715).

Si l'une des énigmes de l'infection par le virus SARS-CoV-2 est la résilience remarquable des enfants, en général, à développer une forme sévère de COVID-19, un petit pourcentage d’entre eux, touché par le virus développe une forme très sévère, ou syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique (MIS-C), nécessitant, dans plus de 60 % des cas, une prise en charge en unité de soins intensifs (USI). Cette recherche de généticiens de Barcelone sur les altérations épigénétiques associées au syndrome MIS-C, publiée dans la revue EClinicalMedicine, identifie une signature du syndrome MIS-C, avec des spécificités épigénétiques qui vont permettre de mieux diagnostiquer et de mieux traiter.   

 

Lors de la pandémie COVID-19, un sous-ensemble d'enfants infectés par le virus a développé des douleurs abdominales, des maux de tête, des éruptions cutanées et des vomissements. Ce nouveau groupe de symptômes défini comme « syndrome inflammatoire multisystémique chez l'enfant » ou MIS-C a nécessité une prise en charge en soins intensifs pour de très nombreux patients pédiatriques. Le syndrome inflammatoire multisystémique chez l'enfant (MIS-C) est lié à la dérégulation épigénétique d'un ensemble de gènes contrôlant le système immunitaire. Les chercheurs du Josep Carreras Leukemia Research Institute et du Bellvitge Biomedical ResearchInstitute (IDIBELL, Barcelone) identifient cette signature épigénétique associée au développement du MIS-C, "EPIMISC".

 

Dans le MIS-C, différents systèmes du corps peuvent devenir enflammés, notamment le cœur, les poumons, les reins, le cerveau, la peau, les yeux ou les organes gastro-intestinaux.

Des changements épigénétiques liés au déclenchement du MIS-C

« La maladie COVID-19 chez les adultes se caractérise par des difficultés respiratoires, tandis que le syndrome MIS-C affecte beaucoup plus d'organes et peut avoir des conséquences plus graves ». L’équipe a donc comparé l'épigénome d'enfants atteints de COVID-19 sans MIS-C, d'enfants atteints de COVID-19 avec MIS-C et d’enfants exempts de COVID. L’auteur principal, le Dr Esteller résume : « Nous constatons que le MIS-C se caractérise par une dérégulation spécifique de la programmation cellulaire épigénétique qui conduit à une hyper-inflammation qui endommage les tissus ».

 

  • des gènes spécifiques sont affectés chez les patients atteints de MIS-C,
  • notamment les gènes associés à l'activation des lymphocytes T, à la reconnaissance des antigènes et à la coagulation ;
  • ce schéma de dérégulation épigénétique est également observé dans le syndrome de Kawasaki, un autre syndrome hyper-inflammatoire chez l’Enfant.
  • 2 des 33 événements de méthylation de l'ADN qui forment la signature « EPIMISC » sont également caractéristiques des adultes sans comorbidités qui développent une maladie COVID-19 sévère ;

 

Cela suggère que les 2 processus, le MIS-C chez l'enfant et le syndrome de détresse respiratoire aiguë sévère chez l'adulte, sont des complications inflammatoires post-infectieuses pouvant être traitées différemment de la phase initiale de l'infection virale.

 

« Il est intéressant de voir que ces 2 troubles présentent des manifestations cliniques similaires, alors que MIS-C et Kawasaki partagent également une signature épigénétique commune" :  il semble que dans les deux syndromes, MIS-C et Kawasaki, il se produise une réaction exagérée du système immunitaire des enfants contre l’attaque virale.

 

« Mieux comprendre les mécanismes qui déclenchent les 2 maladies apporte une aide précieuse pour les diagnostiquer et les traiter ».


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