COVID-19 et OBÉSITÉ : Il n'est pas nécessaire d’être infecté pour être très affecté
On retiendra de cette étude de l'Université du Texas (Houston), centrée sur la santé mentale et physique des personnes obèses pendant la pandémie COVID-19 et après le confinement, un taux extrêmement élevé d’anxiété et de dépression. Interruption des soins liés aux comorbidités de l’obésité, modification des comportements alimentaire et d’activité, moindre accès aux aliments frais, l’étude révèle, chez ce groupe de patients et dans la revue Clinical Obesity un taux de dépression qui dépasse les 80%.
La pandémie COVID-19 aura et a déjà un impact particulièrement lourd sur les personnes atteintes d’obésité; à deux titres : ces personnes font partie des plus à risque de développement d’une forme sévère de COVID-19. Ensuite, alors qu’elles qui luttent pour mieux gérer leur poids, le confinement et autres mesures de distanciation ont particulièrement impacté leur santé mentale. L’auteur principal, le Dr Sarah Messiah, professeur d'épidémiologie, de génétique humaine et de sciences de l'environnement explique : « Tout le monde a été invité à rester à la maison pour se protéger contre l'infection et ce confinement était particulièrement important pour les personnes souffrant d'obésité sévère, qui encourent un risque plus élevé de complications et de décès avec le coronavirus. Ce sont aussi des patients qui souffrent souvent de comorbidités comme les maladies cardiaques et le diabète et qui nécessitent des soins cohérents et continus. Le coronavirus a entraîné un véritable bouleversement de leur vie quotidienne sur leur comportement en matière de santé et sur leur bien-être ».
Il n'est pas nécessaire de contracter le virus pour en être affecté
L'étude est menée auprès de 123 patients suivis, pour la gestion de leur poids à l’UT Southwestern Weight Wellness Program et dans un cabinet de chirurgie bariatrique communautaire. L’analyse des données de santé et des niveaux déclarés de bien-être, d’anxiété … révèle que :
- près de 73% des patients obèses éprouvent une anxiété accrue,
- près de 84% une dépression accrue,
- près de 70% déclarent avoir plus de difficulté à atteindre leurs objectifs de perte de poids,
- 48% ont réduit leur pratique de l’exercice,
- 56% l'intensité de l’exercice pratiqué,
- près de la moitié des patients ont accru leur stock de nourriture,
- 61% se déclarent stressés par leur alimentation,
- 15% ont signalé des symptômes du virus, pourtant seuls 2 d’entre eux ont été testés positifs,
- 10% ont perdu leur emploi,
- 20% déclarent n’avoir pas pu durant le confinement, se permettre un repas équilibré.
Ce premier instantané sur les effets de COVID-19 sur les comportements de santé des patients obèses révèle de nombreux effets néfastes indirects de la pandémie, des effets à mettre en regard des taux de prévalence élevés de l’obésité : en particulier aux Etats-Unis où 42% des adultes souffrent d’obésité, les conséquences de l’épidémie s'annoncent considérables.
« Nous ignorons encore combien de vies supplémentaires seront perdues à cause des maladies cardiaques et du diabète simplement parce que les patients n'ont pas reçu les soins nécessaires pendant COVID-19. Nous craignons que ces mêmes patients soient encore plus sévèrement touchés en cas de deuxième vague », alertent les auteurs.
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