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COVID-19 : La mutation de la protéine de pointe rend le virus jusqu'à 8 fois plus infectieux

Actualité publiée il y a 3 années 10 mois 3 jours
eLife
D614G est l'une des nombreuses mutations génétiques identifiées dans les variantes qui ont émergé au Royaume-Uni, en Afrique du Sud et au Brésil (Visuel Fotolia 119271367)

Cette équipe de la New York University a regardé précisément les effets de la mutation D614G, une mutation désormais omniprésente, sur la capacité du virus à infecter les cellules humaines. D614G est l'une des nombreuses mutations génétiques identifiées dans les variantes qui ont émergé au Royaume-Uni, en Afrique du Sud et au Brésil. Ces virologues concluent, dans la revue eLife que la mutation rend le virus jusqu'à 8 fois plus infectieux vs la souche originale.

 

Les chercheurs de l'Université de New York, du New York Genome Center et du mont Sinaï se sont concentrés sur la «variante G » ou mutation D614G dans la protéine de pointe SARS-CoV-2 apparue au début de 2020 et aujourd’hui la forme dominante du virus SARS-CoV-2 aux États-Unis. « Au cours des mois qui ont suivi la réalisation de cette étude, la prévalence de la mutation D614G est devenue quasi-universelle puisqu’elle est présente dans toutes les variantes actuelles préoccupantes », relève l’auteur principal, Neville Sanjana, professeur de biologie, de neurosciences et de physiologie à la NYU Grossman School of Medicine.

La mutation qui conduit à plus de transmissibilité explique la propagation si rapide du virus

Dans cette étude, les chercheurs ont introduit un virus porteur de la mutation D614G dans les cellules du poumon, du foie et du côlon humains. Ils ont également introduit la version «de type sauvage» du coronavirus - la version du virus du début de la pandémie, exempte de cette mutation - dans ces mêmes types de cellules à des fins de comparaison. L’équipe constate que

  • le variant D614G augmente la transmissibilité du virus jusqu'à 8 fois par rapport au virus d'origine ;
  • le virus devient plus résistant au clivage ou à la division par d'autres protéines : ce mécanisme peut contribuer à expliquer la capacité accrue du variant à infecter les cellules, car la résistance du variant permet de conserver intacte une plus grande proportion de protéine de pointe par virus ;
  • en synthèse, la variante D614G infecte les cellules humaines beaucoup plus efficacement que la souche « sauvage ».

 

Un consensus croissant parmi les scientifiques : des équipes de recherche de plus en plus nombreuses partagent cette conclusion d’une plus grande infectiosité de la variante D614G de la protéine de pointe. Les auteurs citent ici un certain nombre d’études aboutissant à cette même conclusion. Cependant, on ignore encore si le variant est plus virulent, soit lié à une maladie plus sévère ou à un risque accru d’hospitalisation ou de décès.

 

Des implications pour les futurs vaccins : dans l’esprit de cet article récent publié dans le Lancet, l’équipe suggère qu’il pourrait être bénéfique, pour les futurs rappels d'inclure différentes formes de protéine de pointe de différentes variantes en circulation. Car les vaccins autorisés aujourd’hui ainsi que ceux en cours de développement, ont été et sont développés en utilisant la séquence de pointe d'origine.

 

Enfin, cette nouvelle configuration expérimentale va également permettre d'évaluer rapidement et spécifiquement la contribution d'autres mutations à la propagation du SRAS-CoV-2, explique l’un des chercheurs, Tristan Jordan, chercheur postdoctoral au Mount Sinaï.

 

« Notre recherche est essentielle pour comprendre les changements en biologie qu'une variante virale peut induire. Nous précisons actuellement les implications liées aux différentes variantes apparues au Royaume-Uni, au Brésil et en Afrique du Sud ».