COVID-19 : Le déclencheur d'une idéation suicidaire ?
La surveillance du suicide est plus importante que jamais, alerte cette équipe de psychologues et de neurologues de l’Université de Cincinnati (UC) qui révèle -pour les Etats-Unis- une hausse de l'automutilation et des tentatives de suicide- même sans les facteurs de stress supplémentaires liés à la pandémie. L’étude, publiée dans Crisis, une revue de l’American Psychological Association, révèle un risque élevé chez les adolescents et appelle à une attention particulière durant ces premières semaines de 2021.
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Sur la période d’étude -qui précède l’émergence de la pandémie- les chercheurs de Cincinnati révèlent que la planification, les tentatives et le nombre de suicide sont déjà à la hausse. "Le suicide fait actuellement partie des 10 principales causes de décès chez les adultes, et des 3 premières chez les adolescents. La dépression, la solitude et l’isolement lié à la pandémie sont de puissants facteurs contributifs. Ajoutez une pandémie à une période de fêtes, durant laquelle, traditionnellement, le risque de TS est plus élevé chez certains groupes de population, et c’est le moment d'être encore plus attentif. Le stress, la perte d'emploi et de revenus, sont parmi les nombreux nouveaux facteurs de stress auxquels le public va être largement confronté durant ces premiers mois de la nouvelle année".
« Parler haut et fort de santé mentale, surtout maintenant»,
C’est la mission que s’est donnée Andrew Yockey, chercheur au College of Education, Criminal Justice and Human Services de l'UC. Son analyse de données issues de la National Survey Drug Use and Health Survey révèle entre 2015 et 2018 :
- une augmentation de 16% des pensées suicidaires,
- une augmentation de 18,6% de la planification du suicide,
- une augmentation de 11,6% des tentatives de suicide (TS).
- Des augmentations significatives de ces différents comportements menant au suicide sont observées notamment chez certains groupes dont les jeunes adultes, les minorités sexuelles, les minorités ethniques, et les usagers de substances ;
- Parmi les groupes à haut risque, les plus fortes augmentations des comportements suicidaires sont recensées chez les Afro-Américains.
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Un appel à la prévention primaire : « Les chiffres sont là . Nous avons des options de thérapies comportementales et des médicaments, mais nous négligeons l'aspect prévention primaire. Nous devons favoriser le développement des capacités d'adaptation ». Il est exact qu’au cours des deux dernières décennies, de nombreuses équipes de recherche ont travaillé à identifier les facteurs de risque de suicide et les moyens de prévenir les pensées suicidaires et les TS.
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L’équipe de Cincinnati se concentre ainsi sur la prévention, dès le jeune âge : « Le moyen le plus efficace de prévenir le suicide chez les adolescents est de veiller à ce que les adolescents aient des liens positifs avec leur famille, leur école et leurs pairs. Des liens positifs sont essentiels, surtout après cette période des fêtes et en ce début d'année. Nous devons nous rappeler que le suicide est évitable. Parlez ouvertement du suicide et de la santé mentale, identifiez les personnes à risque et assurez-vous que celles qui sont à risque reçoivent l'aide dont elles ont besoin ».
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