COVID-19 : Le masque pour faire face au virus
« Mon masque vous protège, votre masque me protège » ont écrit des épidémiologistes de Cambridge, modélisateurs, qui font la démonstration qu’aucune autre mesure de protection, ni même le confinement, n’a cette capacité à réduire le nombre de reproduction «R» et empêcher ou affaiblir la deuxième vague de COVID-19 (1). Laisser tomber le masque augmenterait non seulement le risque d’infecter, mais aussi d'être infecté par le coronavirus. Alors qu’après plus de 7 mois d’épidémie, certains commencent à douter de l’efficacité des mesures barrières, les principales preuves de la littérature scientifique doivent nous rappeler la nécessité de porter un masque de protection et de faire face au virus.
Le masque bloque le premier point d’entrée du virus, le nez : Une récente étude du Johns Hopkins l’a confirmé, les premières cellules hôtes du SARS-CoV-2 sont les cellules du nez. La protéine de surface cellulaire ACE2 à laquelle se fixe la glycoprotéine de pointe du virus (Spike « S ») est 700 fois plus concentrée dans l’enveloppe des cellules olfactives de la partie supérieure du nez, que dans les cellules d’autres muqueuses (2). Ces cellules épithéliales respiratoires servent même de réservoirs viraux pendant l'infection.
L’efficacité démontrée des masques à réduire la transmission interhumaine des coronavirus et à ralentir la propagation de COVID-19
Les gouttelettes et les aérosols respiratoires, principaux vecteurs de transmission : On sait aujourd’hui que la toux et les éternuements jouent un rôle clé dans la transmission interhumaine des maladies respiratoires infectieuses. De nombreuses études (3,4,5) ont documenté la transmission par les gouttelettes respiratoires comme le premier mode de propagation du virus SARS-CoV-2. L’une d’entre elles (3) démontre par imagerie que la diffusion de ces gouttelettes dans l’air peut dépasser des distances de plusieurs mètres. Des recherches plus récentes ont documenté la transmission du virus via des micro-gouttelettes ou aérosols, montrant en laboratoire que ces particules aérosolisées, plus fines, peuvent être propulsées et flotter dans l'air ambiant, parcourir plusieurs mètres et infecter des patients ou des personnels encore plus éloignés (6). Parler pourrait d’ailleurs suffire à produire ces aérosols (7).
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Le masque efficace à bloquer ces gouttelettes et ces aérosols respiratoires : L’efficacité des masques et plus généralement des équipements de protection individuelle (EPI) en prévention des infections en milieu hospitalier est démontrée depuis des décennies ; de simples manquements aux protocoles de prévention des infections étant durement sanctionnés (8). Ces données doivent nous faire oublier aujourd’hui les hésitations des Autorités sanitaires de nombreux pays, quant au port du masque en population générale et dans les lieux clos rassemblant du public, comme prévu aujourd’hui dans les mesures de prévention en entreprise. De multiples études menées en laboratoire (9) ont démontré la capacité des différents types de masques à bloquer les gouttelettes et les aérosols et ont conclu à l’efficacité des masques à réduire la transmission interhumaine des coronavirus et à ralentir la propagation de COVID-19.
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La preuve par l’épidémiologie : l’étude des implications du port du masque au début de l’épidémie dans différents pays associe une meilleure gestion de la propagation du virus avec un port élargi du masque et recommande déjà l’utilisation universelle de masques faciaux- si la disponibilité de ces équipements le permet (10). D’autres études épidémiologiques constatent que la mise en œuvre du port du masque généralisé permet de ralentir considérablement le taux de croissance de l’incidence du COVID-19 (11,12). En synthèse, le port du masque est toujours associé à des taux de mortalité plus faibles.
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Les masques protègent les autres, aussi : si le masque constitue une barrière de protection du nez du porteur contre le virus, il joue également un rôle clé de contrôle de la source de transmission en empêchant les grosses gouttelettes expulsées de s'évaporer et de se diffuser en gouttelettes plus petites qui peuvent transmettre le virus à d’autres contacts. Sur le même principe que celui de la vaccination, une équipe a estimé qu’un taux de couverture c’est-à -dire de port du masque de 80% en population générale serait plus efficace à réduire la propagation du COVID-19 qu'un confinement (9).
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Des mesures de distanciation en plus du masque ? La diffusion des gouttelettes dans l’air possible sur une distance de plusieurs mètres (3) suggère que les mesures de distanciation actuelles d’1 à 2 mètres pourraient ne pas suffire et soutiennent à nouveau le port du masque dans l’espace public. En revanche, l’utilité de ces mesures de distanciation, en combinaison avec le port du masque a été maintes fois rappelée : une méta-analyse (13) réalisée à l’initiative de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé à quel point les preuves de la littérature soutiennent aujourd’hui, pour la prévention de COVID-19, les masques, mais aussi la mesure de base de prévention des infections, le lavage des mains, et enfin la distanciation physique et même dans certaines situations, les protections oculaires.
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Une confirmation des mesures mises en œuvre dans la plupart des pays avec une précision, parfois oubliée ou assouplie, une distanciation si possible d’au moins 2 mètres entre deux personnes, pour réduire encore la transmission interhumaine de COVID-19.