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COVID-19 : Le miracle du mucus et de ses mucines

Actualité publiée il y a 2 années 7 mois 1 semaine
ACS Central Science
Les mucines, des protéines du mucus humain, agissent comme un filet qui emprisonne le virus au moment du "séchage" (Visuel Adobe Stock 335620633)

Cette équipe biomédicale de l'Université de l'Utah documente un processus qui freine considérablement la transmission du virus SARS-CoV-2 responsable du COVID-19 via les surfaces contaminées. En cause, les mucines, des protéines du mucus humain, qui agissent comme un filet qui emprisonne le virus au moment du "séchage". La recherche, publiée dans la revue ACS Central Science, révèle pourquoi le coronavirus ne se propage que très rarement à partir de surfaces et d’objets contaminés.

 

L’auteur principal, Jessica Kramer (sur visuel), professeur de génie biomédical à l'Université de l'Utah rappelle l'époque, au tout début de la pandémie, où il était presque impossible d'acheter des lingettes désinfectantes. Les premières études suggéraient alors que le virus pouvait vivre sur certaines surfaces pendant des semaines. Mais plus tard en 2020, de nouvelles recherches montrent qu’une surface contaminée n'est que très rarement une source de propagation de l'infection. La plupart des contaminations se produisent en effet par exposition aux gouttelettes ou aérosols expirés par les personnes infectées.

Les mucines, naturellement présentes dans la salive et le mucus, avec le « séchage », emprisonnent et détruisent le virus. (ACS Central Science)

Les mucines en séchant étouffent le virus

La recherche explique pourquoi le coronavirus n'est pas ou très rarement transmis par contact avec des surfaces contaminées. Le mucus lorsqu'il est sec sur une surface, peut en fait empêcher la propagation des coronavirus. Si différentes personnes produisent différentes formes de mucus comportant des protéines -également salivaires-, appelées mucines. Ces mucines varient en fonction de la génétique, du régime alimentaire et d’autres facteurs environnementaux. Certaines formes de mucines forment une barrière autour du virus vivant qui empêche la propagation de l'infection.

 

L’étude : l'équipe teste 2 modes de transmission, en laboratoire : le contact direct, comme le toucher, le baiser ou un éternuement à proximité, et l'infection par contact avec une surface contaminée. Ces expériences montrent que sans les mucines pour agir comme une barrière, le virus peut se propager à partir des surfaces comme par contact direct. Mais avec les mucines, présentes dans le mucus et la salive, ce taux d'infection est considérablement réduit lorsque le mucus et le virus sèchent à la surface. Et cet « assèchement » se produit en quelques minutes seulement.

 

Les mucines, un piège à virus: les mucines forment une classe spéciale de protéines auxquelles sont attachés des sucres. Le virus se lie aux sucres au lieu de se fixer à la surface d'une cellule humaine pour se répliquer. Ainsi, les mucines agissent comme un leurre pour lier et piéger le virus avant qu'il n'atteigne les cellules. L'équipe montre également que sans mucines, le coronavirus peut en revanche infecter sans difficulté les cellules, et sur toute une variété de surfaces courantes, en plastique, en verre, en acier et même sur les masques chirurgicaux. Dans ce cas, en l’absence de mucines, le virus reste infectieux même après « séchage » sur du plastique pendant plusieurs jours. En revanche,

le virus, séché dans des gouttelettes d'éternuement qui comportent des mucines, est totalement éliminé.

Cette recherche révèle ainsi le rôle clé des mucines, naturellement présentes dans la salive et le mucus qui, avec le « séchage », emprisonnent et détruisent le virus.

Comprendre au niveau moléculaire l’action de ces « petites » protéines pourrait permettre de développer des médicaments ayant le même mode d’action.

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