COVID-19 : Le nombre d’expositions détermine le degré de protection
C’est une nouvelle étude à confirmer la solide protection immunitaire conférée par une infection qui suit une double vaccination contre le COVID, ou « breakthrough infection »: les immunologistes du Department of Laboratory Medicine and Pathology de l’Université de Washington (UW, Seattle) montrent que les personnes vaccinées puis exposées à une infection développent une super-immunité.
Ces données, publiées dans la revue Cell, aboutissent toujours à cette même conclusion : « la clé est de se faire vacciner ».
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Les "breakthrough infections" au COVID-19 stimulent de fortes réponses en anticorps. Ainsi, les personnes infectées après avoir été vaccinées montent une forte réponse en anticorps neutralisants, comparable à celle de personnes vaccinées 3 fois, ou encore vaccinées 2 fois après une infection au COVID-19. Plus globalement, le nombre d'expositions à la protéine de pointe du coronavirus, par infection ou vaccination, influence le degré de réponse des anticorps.
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Les caractéristiques des variants Delta et Omicron préoccupants comprennent une transmissibilité et une capacité d’échappement immunitaire accrues, même chez des sujets non immunologiquement naïfs (c’est-à -dire précédemment infectés ou vaccinés), par rapport à la souche d’origine. Ces caractéristiques préoccupantes ainsi que la diminution d’efficacité des vaccins avec le temps, ont conduit à des percées d'infections chez les personnes vaccinées. Pour la plupart, les personnes par ailleurs en bonne santé qui sont vaccinées contre le SRAS-CoV-2 ne présentent généralement pas de symptômes graves lorsqu’elles contractent le virus.
Le nombre d'expositions aux antigènes du SRAS-CoV-2, soit par infection soit par vaccination détermine la réponse anticorps.
L’équipe d’Alexandra Walls et de David Veesler du Département de biochimie de l’UW examinet précise l’efficacité, la durabilité et l'étendue des réponses d'anticorps neutralisants générées par des infections survenues chez des personnes pourtant vaccinées contre le SRAS-CoV2. L’objectif était de mieux comprendre quel effet peut induire l’infection par le virus après avoir été vacciné, précisément sur les anticorps neutralisants, et voir dans quelle mesure ces réponses sont durables et leur spectre étendu.
L’étude montre que :
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- la puissance de la réponse des anticorps dépend du nombre d’expositions au à la protéine de pointe par infection, vaccination ou une combinaison des deux « immunisations » ;
- la réponse des anticorps chez les personnes ayant suivi un schéma de vaccination à 3 doses, chez celles qui avaient été vaccinées après avoir récupéré du COVID-19, et de celles qui ont été infectées après la vaccination est comparable, que ce soit en termes de force et de spectre ;
- chez ces mêmes 3 groupes de personnes (schéma de vaccination à 3 doses, infection + schéma de vaccination à 2 doses, schéma de vaccination à 2 doses puis infection) la liaison sérique des anticorps à la protéine de pointe des nouveaux variants du coronavirus (Delta et Omicron) est beaucoup plus puissante et beaucoup plus durable que chez les personnes qui n’ont reçu que 2 doses de vaccin COVID-19 ou qui ont été infectés mais ne se sont pas fait vacciner ;
- prises ensemble, ces données suggèrent que, globalement, c’est le nombre d'expositions aux antigènes du SRAS-CoV-2, soit par infection soit par vaccination qui détermine la qualité des réponses anticorps.
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L’examen du spectre d'efficacité des anticorps produits et, en particulier de leur efficacité contre le variant Omicron conclut que les sujets ayant reçu le rappel ou 3è dose de vaccin (ou ceux infectés et doublement vaccinés) ont des anticorps neutralisants contre Omicron, à des niveaux similaires d’efficacité des anticorps contre la souche d’origine, de sujets 2 fois vaccinés deux fois. Cela illustre la grande capacité d’échappement immunitaire du variant Omicron, qui appelle observer ce rappel ou 3è dose, afin de combler le déficit d'anticorps neutralisants contre Omicron.
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Enfin, l’analyse conclut qu’une exposition répétée au SRAS-CoV-2 n'améliore pas la réponse anticorps à d’autres coronavirus plus divergents (sarbecovirus par ex.).