COVID-19 : Les gouttelettes voyagent sur plusieurs mètres
On sait bien que la toux et les éternuements jouent un rôle clé dans la transmission interhumaine de maladies respiratoires infectieuses. C’est aussi le cas avec le nouveau coronavirus SARS-CoV-2 associé à l’épidémie de pneumonie COVID. Cette étude, présentée dans différentes revues dont le New England Journal of Medicine (NEJM), qui décrypte par imagerie la diffusion de ces gouttelettes dans l’air, suggère que les mesures de distanciation actuelles d’1 à 2 mètres pourraient ne pas suffire et soutient le port du masque dans l’espace public.
Â
De récentes études permettent déjà de bien qualifier la transmission du nouveau coronavirus, notamment ces données récentes sur l’excrétion, la transmission et la contamination de chercheurs de l'Université et du National Strategic Research Institute du Nebraska et de la United Stated Air Force School of Aerospace Medicine. Ces données suggèrent, entre autres voies de transmission, l’hypothèse d’une transmission aéroportée possible du virus. La recherche identifie ainsi la présence d'ARN viral à 1,80 m du lit des patients, sur le rebord des fenêtres et à l’extérieur des salles de réanimation.
Des masques pour arrêter les gouttelettes
Avant même l’épidémie COVID-19, les scientifiques s’étaient penchés sur la propagation aéroportée des gouttelettes pathogènes. L’étude avait montré que ces gouttelettes peuvent voyager sur des dizaines de mètres avec cette vidéo de l'émission d'un nuage de gouttelettes liées à un éternuement produit par une personne en bonne santé. La vidéo enregistrée à 1.000 images par seconde, montre un nuage turbulent qui se compose d'air expiré chaud et humide, de filaments et de gouttes « muco-salivaires » et de résidus de l'évaporation de ces gouttelettes.
Â
Ces données retiennent l’attention :
- la projection et la diffusion de ces gouttelettes dans l’air dure jusqu'à 150 ms avant « de se transformer en un halo évoluant librement » ;
- les gouttelettes les plus importantes se déposent rapidement à 1 ou 2 mètres de la personne qui éternue ;
- les gouttelettes les plus petites restent en suspension et, « sur quelques secondes à quelques minutes, peuvent parcourir les dimensions d'une pièce et atterrir jusqu'à 6 à 8 mètres ».