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COVID-19 : Les hospitalisations pour AVC ont chuté de 40%

Actualité publiée il y a 4 années 6 mois 5 jours
NEJM
Les hospitalisations pour accident vasculaire cérébral (AVC) ont chuté de près de 40% pendant la pandémie de COVID-19

Les hospitalisations pour accident vasculaire cérébral (AVC) ont chuté de près de 40% pendant la pandémie de COVID-19 et notamment durant la période de confinement, relèvent ces experts de la Washington University School of Medicine (St. Louis) et de Stanford, dans le New England Journal of Medicine (NEJM). Que faut-il y voir ? « Il n'y a aucune raison de croire que les gens ont soudainement cessé d'avoir des AVC ». Seraient plutôt en cause, selon les auteurs, l’hésitation des patients à demander des soins par crainte de contracter COVID-19 ainsi que les effets de la distanciation sociale. Il sera néanmoins intéressant de rechercher les facteurs multiples pouvant expliquer cette baisse de présentation de patients à symptômes d'AVC.

Se présenter aux Urgences ou appeller les secours est crucial dès les premiers symptômes d’AVC rappellent ces chercheurs, car une intervention précoce pourra permettre de sauvegarder des tissus endommagés : Grâce aux progrès de prise en charge de l'AVC, les patients ont aujourd’hui plus de chances de se remettre, à condition d’être traités rapidement : les médicaments anti-caillots ne sont généralement sûrs que dans les 4½ heures qui suivent l'apparition des symptômes, et les chirurgies possibles dans les 24 heures suivant l'apparition des symptômes. Plus le traitement est commencé tôt, plus les chances de succès sont élevées.

Pendant la pandémie, le nombre d'analyses cérébrales pour AVC a chuté de 39%

Venir trop tard entraîne les mêmes conséquences que ne pas venir du tout 

Pourtant, sans pouvoir l’expliquer, ce recours a considérablement chuté dans les hôpitaux américains, de près de 40% depuis le début de l’épidémie COVID-19 (Voir schéma). Il semblerait donc que de nombreuses personnes victimes d’AVC viennent dans une moindre mesure chercher de l’aide et des soins même dans les situations mettant en jeu le pronostic vital.

Les équipes de prise en charge des AVC ont pourtant normalement et maintenu leurs pleines capacités (ici aux Etats-Unis) à apporter les traitements d'urgence « même au plus fort de la pandémie », précise l’auteur principal, le Dr Akash Kansagra, professeur de radiologie à l'Université de Washington. « En revanche, nous avons vu beaucoup moins de patients arriver en raison de signes d’AVC, certains patients se présentant à l'hôpital après un délai considérable ». Inquiétés par ces comportements, retrouvés également dans d'autres établissements, les chercheurs ont regardé dans quelle mesure ce phénomène était généralisé.

L’analyse des données des logiciels d’analyses cérébrales en février, avant la pandémie, et pendant une période de confinement de 2 semaines, du 26 mars au 8 avril, constate sur la base des données de 231.753 patients de 856 hôpitaux que :

  • en février, le logiciel a été utilisé pour une moyenne de 1,18 patient par jour et par hôpital ;
  • pendant la pandémie, pour une moyenne de 0,72 patient par jour, soit une baisse de 39% ;
  • cette baisse est similaire quelle que soit la zone de résidence (milieu rural ou urbain), taille de l’établissement, âge du patient et antécédents ou pas d’AVC ;
  • cette baisse est similaire quelle que soit la sévérité de l’AVC : ainsi, même les patients ayant subi un AVC sévère sont venus demander des soins dans une moindre mesure.

 

L’incidence de l’AVC n’a pas baissé, soutiennent les auteurs : « Il n'y a aucune raison de croire que les gens ont soudainement cessé d'avoir des AVC. Et la baisse était importante même dans les zones où les cas de COVID-19 étaient peu nombreux et où les hôpitaux n'étaient pas submergés, de sorte que les patients n'auraient pas eu de difficultés particulières à être pris en charge ».

 

Alors quelles sont les raisons de la baisse ? Probablement une combinaison entre une hésitation à réclamer des soins, par crainte de contracter COVID-19 et la distanciation sociale. La famille et les proches qui appellent en cas d’AVC ont peut-être moins appelé.

 

Ces données sur l’AVC devraient encore être comparées à celles associées à d’autres pathologies aiguës afin de valider ou non leur spécificité. Ces explications mériteront également d’être précisées car le confinement et le télétravail pourraient également avoir joué un rôle dans cette baisse des signalements (ou de l’incidence ?) des AVC. Un principe à retenir néanmoins est qu’en cas de signes d’AVC « venir trop tard entraîne les mêmes conséquences à bien des égards que ne pas venir du tout ».


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