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COVID-19 : Les lymphocytes T du rhume protègent aussi contre SRAS-CoV-2

Actualité publiée il y a 2 années 10 mois 2 semaines
Nature Communications
Les cellules T induites par d'autres coronavirus, peuvent reconnaître et apporter une protection contre le SRAS-CoV-2, le virus responsable du COVID-19 (Visuel Adobe Stock 339936262)

Ces virologues de l’Imperial College London apportent les premières preuves d'un rôle protecteur de ces cellules T induites par d'autres coronavirus, qui peuvent reconnaître et apporter une protection contre le SRAS-CoV-2, le virus responsable du COVID-19. La recherche, publiée dans la revue Nature Communications, qui examine comment la présence de ces cellules T au moment de l'exposition au SRAS-CoV-2 influence la sévérité de l’infection, apporte également les bases un vaccin universel de deuxième génération qui pourrait prévenir l'infection par les variantes actuelles et futures du coronavirus, dont le nouveau variant Omicron.

 

L’auteur principal, le Dr Rhia Kundu, de l’Imperial’s National Heart & Lung Institute, explique : « Être exposé au virus SARS-CoV-2 n'entraîne pas toujours une infection, et nous avons voulu comprendre pourquoi. Nous avons découvert que des niveaux élevés de cellules T préexistantes, créées par le corps lorsqu'il est infecté par d'autres coronavirus humains comme ceux qui provoquent le rhume, peuvent protéger contre l'infection au COVID-19 ».

D'autres coronavirus comme ceux qui provoquent le rhume, peuvent protéger contre COVID-19 

Ce n'est qu'une forme de protection, qui en soi est insuffisante, précisent les chercheurs, qui rappellent l’importance de la vaccination, y compris de la dose de rappel.

 

L'étude débutée au Royaume-Uni en septembre 2020 au tout début de l’épidémie, a suivi 52 participants vivant alors avec une personne infectée par le SRAS-CoV-2 confirmée par PCR et donc exposés au virus, via ce proche. Les participants ont fait des tests PCR à l’inclusion, puis 4 et 7 jours plus tard, pour vérifier la contraction ou pas de l’infection. Des échantillons de sang ont été prélevés chez les participants, dans les 1 à 6 jours suivant leur exposition au virus. Les chercheurs ont ainsi analysé les niveaux de cellules T préexistantes induites par des infections à coronavirus antérieures -qui reconnaissent également les protéines du virus SARS-CoV-2. Cette analyse révèle :

 

  • des niveaux significativement plus élevés de ces cellules T à réactivité croisée chez les 26 participants qui n'ont pas été infectés, vs les 26 qui l'ont été par le SARS-CoV-2 ;
  • ces cellules T ciblent des protéines internes au virus SARS-CoV-2, plutôt que la protéine de pointe à la surface du virus, pour protéger leur hôte contre l'infection ;

 

Les vaccins actuels n'induisent pas de réponse immunitaire à ces protéines internes. Ces nouvelles cibles constituent ainsi la découverte principale de cette étude :  car les chercheurs affirment ici que, parallèlement aux vaccins existants ciblant les protéines de pointe, ces protéines internes offrent une nouvelle cible vaccinale qui pourrait fournir une protection durable, car les réponses des lymphocytes T persistent plus longtemps que les réponses des anticorps qui diminuent quelques mois après la vaccination.

 

Le Pr Ajit Lalvani, co-auteur principal et directeur du Département de prévention contre les infections respiratoires à l'Impérial College conclut que l’étude apporte une preuve claire du rôle protecteur des cellules T induites par les coronavirus du rhume contre l’infection à SRAS-CoV-2. Cependant, cette protection passe par « l’attaque » de protéines internes du virus plutôt que de la protéine de pointe à sa surface. Pour le chercheur, ce constat semble logique : la protéine de pointe est soumise à une pression immunitaire intense de la part des anticorps induits par le vaccin qui entraînent l'évolution du virus vers des mutants à forte capacité d'échappement. En revanche, les protéines internes ciblées par les cellules T protectrices que nous avons identifiées mutent beaucoup moins. Ces protéines sont donc conservées entre les différentes variantes, y compris Omicron.

 

De nouveaux vaccins qui inclueraient ces protéines internes conservées induiraient donc des réponses des lymphocytes T largement protectrices contre les variantes actuelles et futures du SRAS-CoV-2.