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COVID-19 : Les promesses d’un « vieux » médicament de la lèpre

Actualité publiée il y a 2 années 10 mois 1 semaine
Nature
La clofazimine est un « vieux » médicament, découvert en 1954 et utilisé pour traiter la lèpre (Visuel adobe Stock 20983350)

Cette équipe californienne du Sanford Burnham Prebys (La Jolla) suggère qu’un médicament contre la lèpre pourrait être un candidat prometteur comme traitement du COVID-19. Sélectionné par criblage à partir d’une large base de composés pharmacologiques, le médicament sûr, peu coûteux, facile à distribuer et à prendre par le patient, apporte une nouvelle alternative de traitement à domicile et pan-coronavirus. A la suite de cette étude préclinique présentée dans la revue Nature, un essai clinique de phase 2 vient d’ores et déjà d’être lancé.

 

La clofazimine est un « vieux » médicament, découvert en 1954 et utilisé pour traiter la lèpre. C’est un criblage à haut débit de plus de 12.000 médicaments de la base ReFRAME de composés approuvés par l’Agence américaine FDA qui a incité à regarder plus avant son intérêt dans le traitement de COVID-19. ReFRAME a été créé par le Département Découverte de médicaments du Scripps Research (Califorbie), avec le soutien de la Fondation Bill & Melinda Gates, avec l’objectif de pouvoir repositionner des médicaments existants pour répondre à des besoins cliniques non satisfaits. L’objectif est donc très cohérent avec les besoins de traitements actuels contre les différentes complications du COVID, chez différents groupes de patients.

Un candidat idéal pour le traitement du COVID-19

  • La clofazimine a des effets à la fois antimicrobiens et anti-inflammatoires, son action est lente et peut seulement être démontrée après environ 50 jours de traitement ;
  • le médicament fait partie de la liste des médicaments essentiels de l'OMS
  • Cela en fait "un candidat idéal pour un traitement du COVID-19. Car le médicament est sûr, abordable, facile à fabriquer, facile à prendre sous forme de pilule et peut être distribué facilement dans le monde entier", ajoute le co-auteur principal, le Dr Sumit Chanda, professeur d'immunité et de pathogenèse au Sanford Burnham Prebys.

 

Un effet antiviral puissant contre le SRAS-CoV-2 : dans cette étude, les chercheurs californiens avec leurs collègues de l'Université de Hong Kong montrent que la clofazimine exerce un effet antiviral puissant contre le SRAS-CoV-2 et prévient la réponse inflammatoire exagérée associée à la forme sévère. Les scientifiques ont testé la clofazimine chez des hamsters modèles de COVID-19 (infectés par SRAS-CoV-2) et découvert que le médicament abaissait la charge virale dans les poumons, y compris en cas d’administration avant l'infection (à titre prophylactique). Le médicament permet également de réduire les lésions pulmonaires et d’empêcher la « tempête de cytokines », une réponse inflammatoire excessive et incontrôlable au SRAS-CoV-2 qui peut être mortelle :

 

« les animaux traités avec la clofazimine présentent moins de lésions pulmonaires, une charge virale plus faible, en particulier lorsqu'ils ont reçu le médicament avant l'infection», explique Ren Sun, professeur à l'Université de Hong Kong et à l’Université de Californie, Los Angeles (UCLA), co-auteur de l’étude ;

  • le médicament semble réguler également la réponse de l'hôte au virus, ce qui permet un meilleur contrôle de l'inflammation ;
  • enfin, la clofazimine fonctionne bien en synergie avec le remdesivir, le traitement standard actuel pour les patients hospitalisés pour COVID-19.

 

Quel processus d’action ? La clofazimine stoppe l'infection de 2 manières, en bloquant l’entrée du virus dans les cellules et en perturbant la réplication de l'ARN ;

Le médicament exerce une activité « pan-coronavirus », ce qui suggère qu’il pourrait être également précieux lors de prochaines pandémies de coronavirus.

Un essai de phase 2 évaluant la clofazimine en association avec l'interféron bêta-1b dans le traitement de COVID-19 vient de démarrer à l'Université de Hong Kong. La clofazimine va également être prochainement testée en monothérapie.

 

Une démarche qui rappelle les promesses d’un autre « vieux » médicament, l’antiparasitaire ivermectine, également approuvé par la FDA, efficace in vitro contre une large gamme de virus, notamment le VIH, la dengue, la grippe, le Zika et SARS-CoV-2.


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