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COVID-19 : L’hypothèse de la transmission furtive

Actualité publiée il y a 4 années 8 mois 1 semaine
Science
La « transmission furtive » serait la principale cause de la propagation rapide d'e l’épidémie COVID-19 liée au nouveau coronavirus SARS-Cov-2

Cet article de recherche documente la « transmission furtive » comme principale cause de la propagation rapide de l’épidémie COVID-19 liée au nouveau coronavirus SARS-Cov-2. Les experts de l’École Mailman de santé publique de l'Université Columbia suggèrent que les cas non détectés, peu symptomatiques ou asymptomatiques sont largement responsables de la propagation rapide de l'épidémie de COVID-19 en Chine. Ces résultats basés sur un modèle informatique de l'épidémie viennent d’être publiés dans la revue Science.

 

A ce jour, 16 mars 2020, l’épidémie COVID-19 explose hors de Chine avec 175.000 cas confirmés dont 81.000 cas en Chine -où la propagation a considérablement ralenti- et 6.700 décès, dont 3.600 hors de Chine. Cependant cette étude met plutôt l’accent sur les cas non confirmés ou non détectés qui, selon les chercheurs, pourraient bien être à l’origine d’une propagation furtive mais considérable du coronavirus.

 

Ici, les chercheurs ont utilisé un modèle informatique qui s'appuie sur des données épidémiologiques et de propagation en Chine ainsi que sur des données sur la mobilité du 10 au 23 janvier et du 24 janvier au 8 février. Le modèle permet de conclure que :

  • 86% de toutes les infections étaient non diagnostiquées avant le confinement de Wuhan du 23 janvier ;
  • le taux de transmission des infections non diagnostiquées s’élèverait à 55% de celui des infections documentées ;
  • mais en raison de leur plus grand nombre, ces infections non diagnostiquées auraient été la source de 79% des cas documentés.

 

Ces données constituent « l’hypothèse d’une transmission furtive »

qui permet d'expliquer la propagation géographique rapide du SRAS-CoV2. Elles suggèrent aussi que

le confinement de ce virus sera particulièrement difficile,

car, on l’a compris, les cas asymptomatiques ou peu symptomatiques sont en moyenne à moitié aussi contagieux que les cas symptomatiques mais sont, à l'origine des deux tiers des infections documentées. Cependant, en Chine, les drastique efforts de contrôle du gouvernement et la sensibilisation de la population ont permis de réduire le taux de propagation du virus.

 

Prendre en compte les cas non détectés : en fonction de leur contagiosité et de leur nombre, les cas non détectés peuvent exposer une grande partie de la population au virus : ainsi, commente le co-auteur Jeffrey Shaman, professeur de sciences de la santé environnementale à la Columbia University, « l’explosion de cas de COVID-19 en Chine a été largement provoquée par des sujets présentant des symptômes légers, limités ou inexistants qui n'ont pas été détectés ». La recherche constate qu’en Chine, ces cas non détectés ont été très nombreux et contagieux.

 

Ces transmissions furtives constituent toujours un défi majeur à l'endiguement de l’épidémie. « Une sensibilisation accrue à l'épidémie, une utilisation accrue des mesures de protection individuelle et des restrictions de voyage ont contribué à réduire la force globale de l'infection ; cependant, on ne sait pas si cette réduction sera suffisante pour enrayer pleinement la propagation du virus, concluent les auteurs.

 

Si le nouveau coronavirus suit le modèle de la grippe pandémique H1N1 de 2009, il se propagera également à l'échelle mondiale et deviendra un cinquième coronavirus endémique au sein de la population humaine.