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COVID-19 : L’immunité naturelle reste très marginale

Actualité publiée il y a 3 années 7 mois 3 semaines
The Lancet
La plupart des habitants de Wuhan, pourtant principal foyer de l’épidémie, sont toujours sensibles à l'infection par le SRAS-CoV-2 et que la vaccination de masse est plus que jamais nécessaire pour atteindre l'immunité collective et stopper la pandémie (Visuel Adobe Stock 327853907)

Cette étude chinoise de chercheurs du Wuhan Center for Disease Control & Prevention et du Peking Union Medical College a cherché à préciser la séroprévalence et la cinétique des anticorps anti-SRAS-CoV-2 au niveau de la population de Wuhan. Pouvoir estimer la durée moyenne de l’immunité naturelle -c’est-à-dire de l’immunité liée à une infection- est une donnée essentielle pour les stratégies de vaccination.

 

 

De plus, Wuhan, l'épicentre précoce de l'épidémie de COVID-19, représente, en théorie, un terrain d’étude idéal de la durabilité immunitaire des anticorps anti-SRAS-CoV-2. En confirmant que la très grande majorité des participants infectés ont bien développé des anticorps contre le SRAS-CoV-2, mais qu’un peu moins de 40% d’entre eux seulement ont développé des anticorps neutralisants, cette étude, publiée dans le Lancet, réaffirme la vaccination de masse pour assurer l’immunité collective et prévenir la résurgence de l'épidémie. Selon les chercheurs, les stratégies basées sur l’immunité naturelle sont donc bien dépassées.

Immunité vaccinale plutôt que naturelle

Pour cette étude, l’équipe de Wuhan a procédé à un large échantillonnage en aléatoire représentatif des différentes communautés et des 13 districts de Wuhan. Tous les participants vivaient déjà à Wuhan mi-novembre 2019, donc avant l’émergence de la pandémie. Tous ont renseigné par questionnaire électronique leurs données sociodémographiques et cliniques dont tout symptôme et diagnostic de COVID-19. Un test immunologique (sanguin) a été réalisé pour chaque participant du 14 au 15 avril 2020 et la présence de pan-immunoglobulines, d'anticorps IgM, IgA et IgG contre la protéine nucléocapside du SRAS-CoV-2 et d’anticorps neutralisants a été évaluée. 2 nouveaux tests immunologiques ont ensuite été réalisés, entre le 11 juin et le 13 juin puis entre le 9 octobre et le 5 décembre 2020.

Les résultats complets d’analyses ont été obtenus finalement pour 9.542 participants appartenant à 3.556 familles. Parmi les principaux résultats :

  • 5,6% des participants ont été testés positifs lors du premier test, vs une séroprévalence en population générale à la même date de 6,9% ;
  • 82% de ces participants testés positifs étaient asymptomatiques ;
  • 13% de ces participants testés positifs étaient positifs pour les anticorps IgM ;
  • 16% de ces participants testés positifs étaient positifs pour les anticorps IgA ;
  • 100% de ces participants testés positifs étaient positifs pour les anticorps IgG ;
  • 39,8% de ces participants testés positifs ont produit des anticorps neutralisants au départ.
  • Le taux de participants testés positifs et ayant produit des anticorps neutralisants en avril est resté stable pour les deux autres visites de suivi en juin 2020 et en octobre-décembre 2020 ;
  • Sur la base des données de 335 participants testés positifs et ayant produit des anticorps neutralisants, ces taux d'anticorps neutralisants n'ont pas diminué de manière significative au cours de la période d'étude, c’est-à-dire sur une durée d’environ 9 mois ;
  • les titres d'anticorps neutralisants sont plus faibles chez les personnes asymptomatiques vs cas confirmés et patients symptomatiques ;
  • si les titres d'IgG diminuent au fil du temps, le taux de participants ayant des anticorps IgG n'a pas diminué de manière substantielle d’une visite de suivi à la suivante.

 

Un appel à la vaccination de masse : prises ensemble, ces données suggèrent que seulement 7% de la population de Wuhan ont été infectés par le virus et que plus de 80% de ces cas positifs n'ont eu aucun symptôme. Environ 40% des personnes infectées ont produit des anticorps neutralisants qui ont pu être détectés pendant toute la période d'étude soit durant environ 9 mois.

 

Les chercheurs concluent que la plupart des habitants de Wuhan, pourtant principal foyer de l’épidémie, sont toujours sensibles à l'infection par le SRAS-CoV-2 et que la vaccination de masse est plus que jamais nécessaire pour atteindre l'immunité collective et stopper la pandémie.


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