COVID-19 : L'oxyde nitrique, la nouvelle arme secrète ?
On connait déjà les capacités antimicrobienne et anti-inflammatoire de l’oxyde nitrique. Cette molécule pourrait-elle donc être la « botte secrète » du contrôle de la réplication et de la propagation rapide du coronavirus SRAS-CoV-2 ? C’est ce que suggère en tous cas cette équipe de l’Université George Washington (GW) qui présente, dans la bien-nommée revue Nitric Oxyde,  « le traitement à l'oxyde nitrique comme essentiel dans la lutte mondiale contre le SRAS-CoV-2 ».
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L'oxyde nitrique est une molécule antimicrobienne et anti-inflammatoire qui joue un rôle clé dans la fonction vasculaire pulmonaire dans le contexte d'infections virales et d'autres maladies pulmonaires. Dans l'infection par le SRAS-CoV-1 (ou SRAS : syndrome respiratoire aigu sévère) en 2003, l'oxyde nitrique a inhibé la réplication virale par des réactions cytotoxiques via des intermédiaires tels que le peroxynitrite. D’ailleurs, le peroxynitrite fait partie des nombreux traitements possibles contre le COVID-19 inclus dans le programme de recherche de l’Agence américaine Food and Drug Administration (FDA).
« L'oxyde nitrique joue un rôle clé dans le maintien de la fonction vasculaire normale »,
écrit l’auteur principal, le Dr Adam Friedman, professeur de dermatologie à la GW School of Medicine, qui précise également le rôle de la molécule dans le déclenchement et la régulation des cascades inflammatoires qui contribuent à la lésion pulmonaire aiguë (et au syndrome de détresse respiratoire aiguë, caractéristique des formes très sévères de cOVID-19.
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Les interventions qui protègent contre le SDRA pourraient être efficaces à contrer la pandémie : pourquoi ? Les coronavirus sont des virus à ARN qui infectent normalement et principalement les oiseaux ou le bétail, mais peuvent muter pour devenir infectieux et mortels pour l'Homme. Alors qu’à ce jour, il n'existe aucun traitement ni vaccin validé contre COVID-19, les thérapies susceptibles de contrer le développement du SDRA sont les bienvenues.
Cette analyse des données publiées entre 1993 et ​​2020 sur la pathogenèse des coronavirus et l'utilisation de l'oxyde nitrique comme traitement pour la maladie respiratoire, semble confirmer en effet le potentiel de l'oxyde nitrique inhalé. Les études publiées sur le sujet, font part de meilleurs résultats cliniques avec pour conséquence aussi moins de pression sur les systèmes de spoins de santé.
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Il s’agit maintenant de préciser les protocoles et notamment le dosage, écrivent les auteurs : « L'émergence de COVID-19 et sa capacité à submerger et le corps des patients et notre système de santé implique de toute urgence l’identification d'agents efficaces capables de ralentir la maladie et, a minima, d’éviter son évolution jusqu’à ces formes sévères et mortellers ».
Selon l’équipe,
l'oxyde nitrique pourrait jouer un rôle essentiel dans la lutte contre la pandémie.
Les chercheurs rappellent que l’oxyde nitrique est déjà utilisé dans un large éventail d'indications médicales depuis plus de 20 ans.