COVID-19 : Nouvelles données sur la durée de protection des vaccins
Cette étude d’une équipe de la Gillings School of Global Public Health (University of North Carolina -UNC- at Chapel Hill) suggère que les vaccins COVID-19 offrent une protection durable mais que le rappel (3è dose) reste vraiment nécessaire pour une protection encore plus durable contre l’hospitalisation et le décès, soit contre les formes sévères de la maladie. En faveur de la vaccination, ces données, publiées dans le New England Journal of Medicine (NEJM) et utilisées par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) révèlent qu’à 7 mois, le vaccin Pfizer « tombe » à 67 % d'efficacité, le vaccin Moderna maintenant une efficacité de 80 %.
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On l’aura compris, l’étude, menée en pleine émergence du variant delta, mais avant l’apparition d’Omicron, incite au rappel ou 3è dose, mais soutient que les vaccins ont permis de maintenir une protection contre les formes sévères, jusqu’à 6 à 9 mois après la première injection. « Le principal message à retenir est que les personnes non vaccinées doivent se faire vacciner immédiatement », insiste l’auteur principal, Danyu Lin, professeur de biostatistiques à l'UNC. Â
L'importance des injections de rappel, en particulier pour les personnes âgées
Il s’agit d’une très large analyse des données de vaccination COVID-19 et des résultats de santé de 10,6 millions de résidents de Caroline du Nord entre décembre 2020 et septembre 2021. Ces données comprenaient des cas de COVID-19 causés par la variante delta mais pas encore de cas associés au variant Omicron. Cette analyse précise l'efficacité des 3 vaccins (à ARNm Pfizer et Moderna,  utilisés aux Etats-Unis, sur une période de 9 mois. Précisément, les chercheurs ont estimé l'efficacité du vaccin pour réduire les risques actuels de COVID-19, d'hospitalisation et de décès en fonction du temps écoulé depuis la première dose. L’objectif était de pouvoir déterminer la nécessité et le moment optimal d’un rappel.
Un déclin de l’efficacité de la vaccination au bout d’environ 6 mois
L’analyse révèle que :
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- l'efficacité des vaccins à ARNm Pfizer et Moderna pour réduire le risque de COVID-19 atteint un pic d'environ 95 % 2 mois après la première dose, puis diminue progressivement ;
- à 7 mois, le vaccin Pfizer tombe à 67 % d'efficacité, le vaccin Moderna maintient une efficacité de 80 % ;
- chez les premières personnes vaccinées avec un vaccin à ARNm (Pfizer ou Moderna), l'efficacité chute de façon spectaculaire de la mi-juin à la mi-juillet, lorsque la variante delta progresse ;
- l’efficacité du vaccin Johnson & Johnson est évaluée à 75 % un mois après l'injection et tombe à 60 % après 5 mois, c’est-à -dire bien en deçà des 2 vaccins à ARNm ;
- les 3 vaccins s’avèrent efficaces à éviter l’hospitalisation, y compris chez les personnes atteintes d’un COVID-19 sévère ;
- précisément, l’efficacité du vaccin Pfizer atteint un pic de 96 % à 2 mois puis reste stable autour de 90 % jusqu’à 7 mois ; l'efficacité du vaccin Moderna atteint un pic de 97 % à 2 mois puis reste stable à 94 % jusqu’à 7 mois. L'efficacité du vaccin Johnson & Johnson a atteint un pic de 86 % à 2 mois et reste supérieure à 80 % mais seulement jusqu’à 6 mois ;
- les 3 vaccins -et c’est logique- protègent plus fortement contre le décès que vs l'hospitalisation.
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Alors que la majorité des vaccins aux États-Unis ont été administrés il y a plus de 7 mois -comme dans de nombreux pays européens- et que seul un petit pourcentage de la population a déjà reçu un rappel, le déclin de l'immunité contribue probablement à la vague « révolutionnaire » des infections avec le variant Omicron.