COVID-19 : Nouvelles données sur sa transmission aérosolisée
Ce nouvel examen exhaustif de la littérature examine comment les gouttelettes de patients infectés se propagent dans l'air et comment les professionnels de santé peuvent se protéger. Cet article de perspective, publié dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, précise, pour la première fois, les risques associés aux différentes techniques susceptibles de générer des aérosols telles que l'aspiration, l'intubation trachéale, ou encore la nébulisation à jet.
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Les auteurs principaux, le Dr Rajiv Dhand, professeur de médecine à l'Université du Tennessee et le Dr Jie Li, professeur agrégé en soins respiratoires de la Rush University (Chicago), décrivent les différents types et tailles de gouttelettes pouvant contenir des virus et présentes dans les éternuements et la toux, les sites des systèmes respiratoires où « elles vont se nicher » et comment certaines techniques médicales contribuent à la propagation de ces gouttelettes. Â
Les thérapies par aérosol peuvent favoriser la propagation d'aérosols infectieux
Les techniques d’aérosolthérapie tels que l'intubation, la bronchoscopie et l'aspiration génèrent des bioaérosols infectieux, en provoquant la toux notamment, et sont associées à des taux d'infection accrus chez les professionnels de santé exposés. En revanche, le risque apparaît moindre avec l'oxygénothérapie, l'utilisation de canules nasales humidifiées à haut débit, la ventilation non invasive et la ventilation manuelle via un masque qui dispersent les aérosols « plus loin du patient ».
Les preuves liant les techniques d’aérosolthérapie à la propagation des infections virales sont limitées par le faible nombre d’études sur le sujet. Les quelques études disponibles montrent que seuls les générateurs d'aérosols contaminés contiennent des agents pathogènes, sensibilisant à suivre des mesures strictes d’asepsie pour ces dispositifs.
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Quelques recommandations pour réduire la transmission du COVID et des autres infections respiratoires :
- éviter les procédures qui irritent les voies respiratoires et induisent une toux violente,
- réduire l'exposition des professionnels de santé aux aérosols infectieux : les personnels de santé devraient rester lorsque c’est possible, à environ 2 m des patients infectés, en particulier lorsque le patient tousse ou éternue,
- en cas d’utilisation d’une ventilation mécanique, des filtres devraient être installés au niveau de l'orifice de sortie du ventilateur ou même au niveau du masque à oxygène,
- pour les patients qui n’ont pas besoin d’assistance respiratoire, placer un masque chirurgical sur le visage du patient ou lui demander se couvrir la bouche, en particulier lorsqu’il tousse, éternue ou parle permet de réduire la dispersion de charge virale,
- l’importance du port des EPI est rappelée,
- les patients infectés devraient lorsque c’est possible, être hospitalisés en chambres individuelles pour éviter la contamination- cependant « il est acceptable » que 2 patients atteints du même virus soient dans la même chambre.
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Une transmission possible par aérosols : Les chercheurs confirment que si la plupart des gouttelettes respiratoires sont filtrées par le nez ou se déposent dans l'oropharynx, des particules aérosolisées plus fines peuvent être propulsées et flotter dans l'air ambiant, parcourir plusieurs mètres et infecter des patients ou des personnels plus éloignés.
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Les auteurs confirment donc que si la transmission respiratoire du virus du SRAS-CoV-2 qui cause le COVID-19 se fait principalement par des gouttelettes respiratoires, des mesures de protection appropriées sont nécessaires pour empêcher ou se protéger contre la transmission aéroportée et aérosolisée du virus.