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COVID-19 : Pourquoi on ne doit pas mettre le nez dehors

Actualité publiée il y a 4 années 7 mois 1 semaine
Laryngoscope Investigative Otolaryngology
La cavité naso-sinusienne est documentée comme un réservoir précoce et une source de transmission majeure du coronavirus SARS-CoV-2.

Les recherches apportent de plus en plus de preuves de l’importance de la physiopathologie « sino-nasale » et en d'autres termes du rôle clé "du nez", dans le développement de la maladie COVID-19. Plusieurs études ont soulevé l’anosmie (perte de l'odorat) comme un symptôme majeur, précoce et caractéristique de COVID-19. Cette méta-analyse de 19 études, menée par une équipe de l'Université de Cincinnati confirme, nombreuses preuves et explications à l’appui, la cavité naso-sinusienne comme un réservoir précoce et comme une source de transmission majeure du coronavirus SARS-CoV-2. Des données présentées dans la revue Laryngoscope Investigative Otolaryngology qui soutiennent le port généralisé du masque comme une évidence.

 

Cette charge virale élevée retrouvée par les études dans les sécrétions nasales comporte également un risque particulièrement élevé d’infections associées aux soins (IAS), ajoutent les auteurs qui insistent sur l’importance des EPI pour la protection des soignants. L’analyse confirme également une diminution ou une perte d’odorat, en particulier en l’absence d’obstruction nasale, comme un indicateur très spécifique de COVID-19. Ici, les auteurs citent l’étude de L'article publié par Sedaghat fait également référence à une étude récente menée par les médecins parisiens Dominique Salmon et Alain Corré, qui montre que sur un groupe de 55 patients présentant une anosmie sans obstruction nasale, 94% se sont révélés COVID-19 positifs par écouvillonnage nasal et tests PCR.

Tout commence par le nez

Ces travaux décrivent également les troubles nasaux rencontrés et rapportés dans les études de cas, en relation avec l’infection à SARS-CoV-2. L’auteur principal, le Dr Ahmad Sedaghat, professeur agrégé au département d'oto-rhino-laryngologie de l'Université de Cincinnati explique : « COVID-19 n'est pas associé aux symptômes qui sont généralement associés à un rhume viral comme un blocage nasal ou la production de mucus. Cette distinction permet de distinguer assez facilement le COVID-19 des allergies saisonnières ».

 

Une combinaison assez unique de symptômes nasaux : l’hyposmie ou l’anosmie sont des symptômes plutôt courants dans les infections virales des voies respiratoires supérieures, avec un dysfonctionnement olfactif chez environ 30% des patients. Cependant, COVID-19 est associé à une perte soudaine de l’odorat ou anosmie, mais sans obstruction nasale : cette survenue d'une anosmie soudaine sans obstruction nasale est hautement prédictive de COVID-19 et doit inciter à la mise en quarantaine immédiate

 

ACE2, le récepteur de surface de la cellule hôte à nouveau mis en avant : en effet, ACE2 une protéine de surface cellulaire, récepteur clé de la glycoprotéine de pointe du virus (Spike « S »), s’avère largement exprimée dans tout le tractus aérodigestif, notamment dans la la muqueuse de la cavité nasale, dans la muqueuse de la cavité buccale- mais aussi dans l'épithélium des poumons et les entérocytes du tube digestif. Des études de séquençage ont montré que l'expression de l'ACE2 dans la cavité nasale est élevée dans les cellules caliciformes du nez.

 

De la muqueuse du nez à l’aérosol viral : SARS-CoV-2 pourrait se « reproduire » en forte concentration dans la muqueuse du nez puis libéré dans le mucus puis exécré et « aérosolisé » vers l'extérieur. L’analyseapporte ainsi des preuves du rôle clé de la cavité nasale

« probablement la principale voie d'entrée et d'infection par COVID-19 »,

car au moins 90% de l'air inhalé pénètre dans le corps par le nez.

 

« Et la production de virus nasal à des niveaux très élevés a tendance à se produire tôt dans le processus de la maladie alors que les patients sont encore asymptomatiques ou présentent des symptômes très légers ».