COVID-19 : Pourquoi souvent moins sévère chez les asthmatiques ?
Cette recherche d’une équipe de pneumologues de l’Asthma and Airway Disease Research Center de l’Université de l’Arizona, soutenue par les National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID/NIH), vient confirmer les observations de nombreux cliniciens sur le terrain, et expliquer pourquoi le COVID-19 frappe moins sévèrement les asthmatiques que les autres patients.
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Ces personnes asthmatiques sont également moins susceptibles de contracter la grippe ou les rhinovirus. En revanche, les infections respiratoires virales peuvent aggraver l'asthme et sont difficiles à traiter en raison du manque de thérapie antivirale efficace.
A centre de ce processus, ACE2
Le récepteur de l'enzyme de conversion de l'angiotensine 2 (ACE2) qui permet au SARS-CoV-2 d’infecter les cellules hôtes, apparaît au centre de l’explication du risque réduit de forme sévère de COVID chez les personnes asthmatiques.
Le récepteur ACE2 est une enzyme qui, entre autres, aide à détendre les veines et à abaisser la tension artérielle. L’équipe du Dr Monica Kraft, directrice adjointe du Centre de recherche sur l'asthme de l’UA montre ici que les protéines qui régissent l'inflammation induite par l'asthme réduisent aussi l'expression de l'ACE2. En d’autres termes,
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« l'asthme confère un certain degré de protection contre le COVID-19, car le récepteur ACE2 est réduit dans l'asthme. Nous avons vu beaucoup moins d’exacerbations d’asthme pendant la pandémie. Et quand vous regardez toutes les comorbidités des patients admis avec COVID-19 sévère, l'asthme ne se démarque pas comme l'une de ces comorbidités ».
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Dans de prochaines recherches, les scientifiques vont étudier les effets anti-inflammatoires de la protéine A tensioactive dans l'asthme, ainsi que ceux des cytokines, de petites protéines qui activent le système immunitaire.
Ces deux groupes de protéines contribuent à limiter la sévérité de COVID-19 en réduisant l'expression du récepteur ACE2. Les chercheurs souhaitent vérifier l'hypothèse que la synergie de leurs effets offre une protection encore plus efficace contre le COVID-19 en atténuant les phases d'initiation et d'effecteur de l'infection par le SRAS-CoV-2.
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Des données et des projets, qui pourraient aider des millions de personnes dans le monde qui souffrent d'asthme tout en élargissant nos connaissances sur le SRAS-CoV-2 et le COVID-19.