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COVID-19 : Un antidépresseur contre la tempête

Actualité publiée il y a 4 années 1 jour 14 heures
JAMA
Cet antidépresseur qui pourrait prévenir le développement d’une forme sévère de la maladie COVID-19, c’est la fluvoxamine, un un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (Visuel Adobe Stock 306823354)

Cet antidépresseur qui pourrait prévenir le développement d’une forme sévère de la maladie COVID-19, c’est la fluvoxamine, un un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS). C’est la conclusion de ce petit essai clinique mené par une équipe de la Washington University School of Medicine à Saint-Louis, qui a comparé la fluvoxamine vs placebo chez 152 patients adultes infectés par le coronavirus. Les résultats de l’essai, publiés dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) suggèrent que ce médicament pourrait empêcher les patients de tomber malades au point de nécessiter une oxygénothérapie et/ou une hospitalisation.

 

En d’autres termes, en traitement d’appoint, la fluvoxamine permettrait de traiter un plus grand nombre de patients à domicile, limitant ainsi la surcharge des services d’hospitalisation et de réanimation « COVID ». Enfin, ces résultats font suite à de précédentes recherches de la même équipe, ayant montré que la fluvoxamine pouvait stopper la septicémie, dans laquelle la réponse immunitaire devient également incontrôlable. Le médicament réduisait alors la production de cytokines, ces protéines du système immunitaire mises en causes dans les « fameuses » « tempêtes de cytokines » associées aux formes graves de COVID-19.

Prévenir l'aggravation pour réduire les hospitalisations et les décès

Mieux gérer les réponses immunitaires excessives : ces précédentes études laissaient penser que la fluvoxamine pourrait avoir un effet protecteur pour les patients atteints de COVID-19. Le médicament pourrait aider à prévenir ces réactions excessives du système immunitaire déclenchées par le coronavirus :  « Étant donné que des niveaux élevés de cytokines ont été associés à la gravité du COVID-19, tester la fluvoxamine dans un essai clinique avait beaucoup de sens « , explique le co-auteur principal, le Dr Gaultier, du Département des neurosciences de l’University of Virginia School of Medicine.

L'essai clinique, mené à la Washington University School of Medicine a comparé la fluvoxamine à un placebo chez 152 patients adultes externes infectés par le coronavirus. Aucun des 80 participants qui ont reçu de la fluvoxamine n'est tombé sévèrement malade après 15 jours de traitement alors que c’est le cas de 6 patients du groupe témoins, dont 4 ont dû être hospitalisés, dont un enfin sous ventilation.

« Les patients du groupe d’intervention n'ont pas développé de difficultés respiratoires graves et n’ont pas eu besoin d'être hospitalisés pour des problèmes pulmonaires », résume l’auteur principal, le Dr Eric J. Lenze, de la Washington University : « La plupart des traitements expérimentaux du COVID-19 s'adressent aux patients les plus malades, mais il reste primordial de trouver des thérapies qui empêchent le développement de ces formes sévères pour éviter les hospitalisations. Notre étude semble indiquer que ce serait le cas avec la fluvoxamine. »

 

Un essai plus large doit être lancé dans les prochaines semaines. Certes, il s’agit d’un petit essai cependant ses auteurs affirment que les résultats sont suffisamment significatifs pour justifier une étude plus approfondie sur la fluvoxamine en tant que traitement de prévention des formes graves de COVID-19.

 «Nous ne comprenons toujours pas clairement le mode d'action de la fluvoxamine contre le SRAS-CoV-2 (…) Il existe plusieurs façons dont ce médicament pourrait aider les patients atteints de COVID-19, et nous pensons qu'il interagit très probablement avec le récepteur sigma-1 pour réduire la production de molécules inflammatoires »

 

Etant données les limites de l’étude, en particulier la petite taille de l’échantillon et l’abandon d’un certain nombre de patients, les chercheurs précisent que leurs résultats ne doivent pas être considérés comme une mesure de l’efficacité de la fluvoxamine contre le COVID-19, mais comme un encouragement à des essais supplémentaires.

 

«Si un essai clinique plus large de phase III confirme les résultats, la fluvoxamine sera un traitement parfait pour les patients atteints de COVID récemment diagnostiqués. Car la fluvoxamine est un médicament bien connu, sûr et peu coûteux et pourrait ainsi constituer une première ligne de défense pour soulager les hôpitaux submergés par la crise sanitaire du COVID ».


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