COVID-19 : Un facteur booster d’Alzheimer ?
Les effets neurologiques de l’infection COVID-19 sont aujourd’hui mieux connus, dont une inflammation cérébrale qui peut, dans les formes plus longues, perdurer plusieurs mois. De récentes études ont même évalué la déficience cognitive comme équivalente à 20 ans de vieillissement cérébral. Cette nouvelle étude a estimé cet effet en termes d’incidence et conclut, dans le Journal of Alzheimer’s Disease, que développer un COVID à l’âge avancé augmente de 50 à 80 % le risque de maladie d’Alzheimer. Ces nouvelles données engagent ainsi à suivre de près les effets cognitifs de l’infection chez les plus âgés.
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Car le risque est estimé comme considérablement plus élevé, et à court terme, soit à 1 an, selon cette large étude menée auprès de plus de 6 millions de personnes, âgées de 65 ans et plus. Et le risque le plus élevé a été observé chez les femmes âgées de 85 ans et plus, souligne l’équipe de la Case Western Reserve School of Medicine (Cleveland).
Le risque d'Alzheimer post-COVID chez les personnes âgées a presque doublé
soit passe de 0,35% à 0,68 % sur la période d'1 an qui suit l'infection par COVID.
Cependant, à ce stade des recherches, les scientifiques ignorent s’il s’agit d’un « nouveau » développement de la maladie d’Alzheimer ou d’une accélération de son développement.  « Les facteurs de développement de la maladie d'Alzheimer restent mal compris, cependant 2 d’entre eux sont aujourd’hui bien documentés : il s’agit justement des infections antérieures, en particulier les infections virales, et de l'inflammation », souligne le Dr Pamela Davis, professeur à la Case Western Reserve School of Medicine et co-auteur de l'étude.
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L'infection par le SRAS-CoV2 est bien associée à des anomalies du système nerveux central, dont inflammation, mais peut-elle booster le déclin cognitif ? Afin de répondre à la question, l'équipe a analysé les dossiers de santé électroniques de 6,2 millions de participants, âgés de 65 ans et plus , ayant reçu un traitement médical entre février 2020 et mai et exempts, à l’inclusion, de diagnostic de la maladie d'Alzheimer. Ces participants ont été répartis en 2 groupes, ceux ayant contracté un COVID-19 et ceux n’ayant pas été diagnostiqués avec COVID-19. Ainsi, plus de 400.000 participants ont constitué le groupe COVID. L’analyse révèle :
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- une augmentation à 1 an de 50 à 80 % -selon l’âge- de l’incidence de l’Alzheimer dans le groupe COVID.
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« Si cette augmentation des nouveaux diagnostics de la maladie d'Alzheimer se maintient, la vague de patients atteints d’Alzheimer, une maladie aujourd’hui incurable sera considérable et pourrait même impacter sérieusement nos ressources de soins de longue durée. La maladie d'Alzheimer est une maladie grave et difficile, et nous pensions avoir renversé une partie de la tendance en réduisant les facteurs de risque généraux tels que l'hypertension, les maladies cardiaques, l'obésité et la sédentarité.
Le COVID a changé la donne ».
L’équipe continue d’étudier les effets du COVID-19 sur la maladie d'Alzheimer et d'autres troubles neurodégénératifs, afin, en particulier, de mieux identifier les groupes de population plus vulnérables.
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