COVID-19 : Un taux de décès pédiatrique élevé en Afrique
Seuls 5% de la population vivant sur le continent africain ont été vaccinés et les problèmes d’approvisionnement en vaccins, demeurent, écrivent ces chercheurs de l’Université de Pittsburg. Ensuite, la réticence à la vaccination contre le COVID-19 est un problème mondial, et l'Afrique ne fait pas exception. Cette étude révèle ainsi qu’en Afrique, subsaharienne notamment, les taux de décès des enfants du COVID-19 sont plus élevés que dans les autres régions du monde. En cause, non seulement des difficultés d’accès aux vaccins pour les enfants et les adolescents éligibles car à risque élevé de formes sévères, mais aussi en raison de la faiblesse des ressources en soins intensifs pédiatriques.
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L’auteur principal, le Dr Jean B. Nachega, professeur agrégé de maladies infectieuses, de microbiologie et d'épidémiologie à la Graduate School of Public Health de l'Université de Pittsburgh et son équipe ont analysé les dossiers de 469 enfants et adolescents, âgés de 3 mois à 19 ans, hospitalisés avec le COVID dans 25 hôpitaux africains (République démocratique du Congo, Ghana, Kenya, Nigéria, Afrique du Sud et Ouganda), entre mars et décembre 2020. Si l’analyse a donc porté plutôt sur le début de la pandémie, les chercheurs précisent que la situation n'a pas beaucoup évolué depuis pour les enfants d'Afrique et estiment « qu’elle pourrait s'aggraver avec l'émergence mondiale d'Omicron ».
Un taux de décès de 8 % chez les enfants africains hospitalisés avec le COVID
Parmi les principaux résultats de l’analyse :
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- les nourrissons âgés de moins d'1 an présentent près de 5 fois plus de risques de décès que les adolescents âgés de 15 à 19 ans ;
- les enfants de tous âges souffrant de comorbidités, y compris l'hypertension artérielle, les maladies pulmonaires chroniques, les troubles hématologiques et le cancer, sont également beaucoup plus à risque de décès ;
- 25% des participants présentaient des comorbidités préexistantes ;
- 34,6 % ont été admis en unité de soins intensifs (USI) ou ont eu besoin d'une oxygénothérapie ;
- 21,2 % des participants admis en USI ont eu besoin d’une ventilation mécanique invasive ;
- 4 % (n=18) ont développé un syndrome inflammatoire multi-systémique (confirmé ou suspecté) ;
- Au cours de la période étudiée, plus de 8 % (n=39) des enfants sont décédés : ce taux est à comparer à un taux compris entre 1% et 5% dans les pays à revenu élevé.
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La morbidité et la mortalité élevées constatées chez les enfants africains hospitalisés avec le COVID-19 remettent en question l’acceptation de maladie bénigne en population pédiatrique, commentent les chercheurs. En effet, lorsqu’un enfant en Afrique présente déjà une comorbidité, est très jeune et se trouve dans un endroit où il y a peu ou pas d’accès au médecin, aux installations ou équipements de soins intensifs pédiatriques, alors cet enfant fait face à risque réel et élevé de décès.
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Ainsi, l’étude appelle à intensifier la vaccination contre le COVID-19 en Afrique en particulier pour les groupes de population les plus vulnérables, dont les enfants avec comorbidités. Ces données appellent à nouveau et également à renforcer de toute urgence les capacités de soins intensifs -comme dans la plupart des pays du monde-, et notamment les USI pédiatriques.