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COVID-19 : Une infectiosité amortie par le vaccin antigrippal

Actualité publiée il y a 3 années 7 mois 3 semaines
American Journal of Infection Control
Il existe peut-être bien une immunité croisée entre le coronavirus SARS-CoV-2 et les virus respiratoires et grippaux (Visuel Fotolia)

Il existe peut-être bien une immunité croisée entre le coronavirus SARS-CoV-2 et les virus respiratoires et grippaux, suggère cette étude d’une équipe de la Michigan Medicine. Alors qu’une étude récente vient de montrer qu’avoir eu un simple rhume pouvait protéger, partiellement, contre le COVID sévère, ces nouvelles données, présentées dans l’American Journal of Infection Control révèlent que le vaccin antigrippal est associé à une incidence réduite de COVID-19 et à une moindre sévérité de la maladie. Des données qui ont déjà incité à lancer des études longitudinales prospectives pour préciser l'effet du vaccin contre la grippe sur les maladies respiratoires et COVID-19.

 

En d’autres termes, les personnes qui se sont fait vacciner contre la grippe l’hiver dernier ont bien un risque réduit et d'être testées positives et, le cas échéant de développer un COVID sévère ou avec complications. Cela suggère une immunité croisée entre les 2 virus mais également une implication pratique et stratégique :

La vaccination contre la grippe reste conseillée

Les chercheurs conseillent, même si la saison hivernale tire à sa fin, et même si les campagnes de vaccination anti-COVID battent leur plein, de se faire vacciner contre la grippe. Au-delà de la protection apportée, « se faire vacciner contre la grippe cette année peut contribuer à réduire l’angoisse sur la vaccination en général et sur le nouveau vaccin COVID-19 en particulier », souligne le Dr Hofmann, professeur agrégé de médecine interne et cardiologue au Michigan Medicine Frankel Cardiovascular Center.

Son équipe a examiné les dossiers médicaux de plus de 27.000 patients testés pour le COVID-19 entre mars et la mi-juillet 2020 :

 

  • sur les près de 13.000 participants qui se sont fait vacciner contre la grippe, 4% ont été testés positifs au COVID -19 ;
  • sur les 14.000 participants qui ne se sont pas fait vacciner contre la grippe, 5% ont été testés positifs au COVID-19 ;
  • cette association reste significative après prise en compte des facteurs de confusion possibles, dont les comorbidités, l'origine ethnique, le sexe, l'âge, l'IMC, le tabagisme…
  • les participants vaccinés contre la grippe s’avèrent également beaucoup moins susceptibles d’être hospitalisés pour COVID-19 ;
  • en revanche, l’étude n’identifie pas de différence significative dans les taux de mortalité entre les deux groupes ;
  • enfin, aucun participant n’a été testé positif pour les deux infections en même temps.

 

Quels mécanismes sous-jacents derrière ces associations ? Les auteurs font l’hypothèse que les patients qui se font vacciner sont plus soucieux de leur santé et respectent donc plus rigoureusement les mesures de distanciation sociale. Mais il est également plausible qu'il puisse y avoir un effet d’immunité croisée qui contribue à lutter contre le virus SRAS-CoV-2.

 

Des études longitudinales prospectives sont donc en cours pour préciser l'effet du vaccin contre la grippe sur les maladies respiratoires et COVID-19.

 

« Se faire vacciner contre la grippe est associé à un risque très réduit d’être hospitalisé pour COVID-19». Enfin, il existe une autre association encourageante avec le vaccin contre la grippe : ses effets protecteurs cardiovasculaires, concluent les chercheurs : «Il existe des preuves solides selon lesquelles le vaccin antigrippal prévient les crises cardiaques et les hospitalisations pour insuffisance cardiaque. Une raison supplémentaire de se faire vacciner chaque année contre la grippe ».