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COVID et CHIRURGIE ÉLECTIVE : Raccourcir le délai entre l'infection et l’intervention ?

Actualité publiée il y a 2 années 3 mois 2 semaines
Annals of Surgery
Les patients vaccinés qui n'ont quasiment aucun risque de complications du COVID-19 pourraient être opérés rapidement, sans danger (Visuel Adobe Stock 258283988)

De précédentes études ont déjà « discuté » le délai minimum à respecter entre une infection COVID-19 (ou un test positif) et une chirurgie élective, sans définir de norme entre 10 jours minimum et …jusqu’à 7 semaines après l’infection- délai préconisé par les directives américaines actuelles. Cette nouvelle étude du Kaiser Permanente révèle que les patients vaccinés qui n'ont quasiment aucun risque de complications du COVID-19 pourraient être opérés plus rapidement, sans danger.

 

C’est une bonne nouvelle pour les patients, comme pour les chirurgiens, les anesthésistes et même les gestionnaires d'hôpitaux qui ont dû reporter une multitude d’interventions chirurgicales électives durant la pandémie, notamment lorsque le patient était testé positif au COVID-19. L’analyse n’identifie aucun risque particulier de complications post-opératoires chez ces patients dans les semaines et les mois qui suivent une maladie COVID-19 puis une intervention.

Éviter la chirurgie élective jusqu'à 7 semaines après un COVID-19,

c’est toujours la directive actuelle, même si un patient a une infection asymptomatique, rappelle l'auteur principal, le Dr Sidney Le, chercheur et chirurgien au Département de chirurgie de l'Université de Californie à San Francisco. Avec la poursuite de la pandémie, de nombreux chirurgiens craignent que le report des interventions ne cause plus de tort que de bien à de nombreux patients. Selon les chercheurs, le protocole idéal serait d'identifier les patients qui peuvent subir une intervention chirurgicale en dépit d’une récente infection à coronavirus, ce qui apporterait un grand soulagement à ces patients et plus de flexibilité aux systèmes de santé.

 

L'étude a analysé les dossiers de 228.913 chirurgies programmées en Californie du Nord entre janvier 2020 et février 2022, dont 4,8 % impliquaient un cas confirmé de COVID-19 dans les semaines précédentes ou juste après la chirurgie. L’équipe a comparé les taux de complications pour les patients vaccinés qui avaient eu le COVID-19 avant la chirurgie avec ceux de patients n’ayant jamais été testés positifs. L’analyse révèle que :

 

  • globalement, le taux de complications postopératoires s’élève à environ 5 % ;
  • il n’existe pas de différence significative de taux de complications entre les patients vaccinés qui avaient eu le COVID-19 dans les 4 semaines précédant la chirurgie, et ceux qui n’avaient pas eu le COVID.

 

La vaccination a changé la donne : jusqu'à 10% des chirurgies ont été retardées ou annulées, parfois avec un court préavis, depuis le début de la pandémie, car les premières données suggéraient qu’une intervention à court terme, après une infection, pourrait exposer les patients à un risque accru de complications. Cette nouvelle étude est la première à démontre que la vaccination a changé la donne : en atténuant le risque de forme sévère ou de complication,

la vaccination rend possible une chirurgie élective chez un patient qui s'est rétabli du COVID, et dès sa récupération.

 

Ce nouveau contexte de vaccination généralisée pourrait inciter à revoir les directives professionnelles nationales et internationales, expliquent les auteurs. Ces directives pourraient être assouplies, en particulier pour les patients ayant déjà eu un COVID-19 asymptomatique ou léger, en tenant compte du statut vaccinal et de l'utilisation ou non d'une anesthésie générale. En revanche, des délais plus longs pour une chirurgie élective pourraient encore être justifiés pour les patients souffrant d'infections auparavant graves ou de symptômes persistants.


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