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COVID LONG : 76% des patients ont encore 1 symptôme 6 mois plus tard

Actualité publiée il y a 3 années 7 mois 3 semaines
The Lancet
Le « COVID long » n’est pas une exception ; en effet la plupart des patients hospitalisés éprouvent toujours au moins un symptôme 6 mois après le début de la maladie (Visuel Adobe Stock 27647398).

Il existe peu d’études sur les séquelles de COVID- 19 sur la santé. Cette étude observationnelle menée sur plusieurs vagues apporte l’un des premiers tableaux cliniques à long terme de la maladie. Avec une conclusion : le « COVID long » n’est pas une exception ; en effet la plupart des patients hospitalisés éprouvent toujours au moins un symptôme 6 mois après le début de la maladie. Ces nouvelles données, publiées dans le Lancet, avec des implications énormes pour le suivi des patients et le système de santé, alertent également sur les taux d'anticorps neutralisants qui chutent en moyenne de 50% seulement après quelques mois vs les taux relevés au plus fort de l'infection.

 

On sait en effet peu de choses sur les effets à long terme du COVID-19 sur la santé, car le peu d'études de suivi menées jusqu'à présent n'ont examiné qu'un petit nombre de cas sur une courte période de suivi. Cette étude menée par le professeur Bin Cao, de la Capital Medical University (Chine) explique que si des progrès considérables ont été réalisés sur la prise en charge de la maladie, on commence tout juste à comprendre certains de ses effets à long terme sur les patients. Son analyse indique que la plupart des patients continuent de vivre avec au moins certains des effets du virus après leur sortie de l'hôpital et met en évidence la nécessité de soins et d’une surveillance sur plusieurs mois.

Un « COVID long » n’est pas une exception 

L’étude a suivi 1.733 patients, âgés en moyenne de 57 ans, diagnostiqués pour la première fois à Wuhan (Chine) entre janvier et mai, puis juin et septembre. La durée médiane de suivi était de 186 jours. Tous les patients ont été interrogés en face à face afin d’évaluer leurs symptômes et leur qualité de vie. Tous les participants ont également passé des examens physiques, des tests de laboratoire et un test de marche de 6 minutes pour évaluer leurs niveaux d'endurance. 390 patients ont subi d'autres tests, dont une évaluation de la fonction pulmonaire. 94 patients dont les taux d'anticorps sanguins ont été enregistrés au plus fort de l'infection dans le cadre d'un autre essai ont fait l'objet d'un test de suivi.

L’analyse des données constate que :

  • 76% des patients COVID-19 présentent au moins 1 symptôme 6 mois après le début de la maladie ;
  • la fatigue ou la faiblesse musculaire est le symptôme le plus courant (recensées chez 63% des patients), et les troubles du sommeil (26%), l'anxiété et la dépression (23%) sont également fréquemment rapportés ;
  • les patients hospitalisés avec une forme sévère ont le plus souvent subi une altération de la fonction pulmonaire avec des anomalies détectées à l'imagerie thoracique, ce qui suggère l’existence de lésions organiques durables, jusqu’à 6 mois après l'apparition des premiers symptômes ;
  • les patients atteints d'une forme plus sévère ont obtenu de moins bons résultats lors du test de marche, 29% de ceux évalués à l'échelle de gravité 5-6 marchant moins que la limite inférieure de la plage normale ;
  • certains patients ont développé des problèmes rénaux après leur sortie. Les tests en laboratoire ont révélé que 13% des patients dont la fonction rénale était apparue comme normale pendant leur séjour à l'hôpital avaient pourtant une fonction rénale réduite au cours du suivi ;
  • les taux d’anticorps contre le COVID-19 chutent de plus de moitié (52,5%) chez les patients à 6 mois ce qui suggère un risque non négligeable de réinfection.

 

Sur le risque de réinfection, les chercheurs expriment ainsi leurs inquiétudes et appellent à d’autres études de suivi de longue durée sur des échantillons plus larges de patients. Notamment pour « clarifier » l’évolution des niveaux d'anticorps au fil du temps.

 

Des travaux supplémentaires sont également nécessaires pour comparer les différences de résultats entre les patients hospitalisés et les patients ambulatoires, car les patients présentant des symptômes légers du COVID-19 restés en maisons de soins infirmiers ou à domicile n'ont pas été inclus dans l'étude.