COVID LONG : Le test sanguin qui pourrait prédire sa durée
Ce test sanguin, pratiqué au moment de l'infection COVID-19 pourrait prédire quelles sont les personnes à risque de développer un COVID long, suggère cette petite étude menée par des biologistes de l’University College London (UCL). A partir d’une analyse des protéines dans le sang de professionnels de santé infectés par le SRAS-CoV-2, en les comparant à des échantillons de participants non infectés, l’équipe révèle, dans la revue EBioMedicine, une première signature du COVID long.
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Habituellement, les niveaux des protéines dans le corps sont relativement stables, mais les chercheurs observent une différence spectaculaire dans les niveaux de certaines protéines jusqu'à 6 semaines après l'infection, ce qui suggère une perturbation d'un certain nombre de processus biologiques importants. À l'aide d'un algorithme d'intelligence artificielle (IA), ils identifient une «signature» constituée par l'abondance de différentes protéines, associée à des symptômes persistants, un an ou plus après l'infection.
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L'étude a analysé, par spectrométrie de masse ciblée, des échantillons de plasma sanguin de 54 professionnels de santé, confirmés comme positifs par test PCR ou par anticorps et comparé les niveaux de protéines à ceux d’échantillons prélevés au cours de la même période sur 102 professionnels de santé non infectés.
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- des niveaux anormalement élevés sont identifiés pour 12 protéines sur les 91 étudiées et leur niveau apparaît corrélé à la gravité des symptômes ;
- un algorithme d'apprentissage automatique, nourri par les profils protéiques des participants a permis ensuite d’identifier les 11 participants qui présentaient toujours au moins 1 symptôme persistant à un an et d’exclure aussi les participants infectés qui n’avaient plus aucun symptôme après un an ;
- le taux possible d’erreur de l’analyse a été estimé à 6 %.
Une signature des formes longues y compris pour les COVID légers
L’auteur principal, le Dr Gaby Captur de l'UCL, explique : « Notre étude montre que même le COVID-19 est léger ou asymptomatique, il perturbe le profil de ces protéines dans notre plasma sanguin. Cela signifie que
même un COVID-19 léger affecte les processus biologiques normaux de manière dramatique, jusqu'à au moins 6 semaines après l'infection ».
Enfin, la méthode d'analyse utilisée dans l’étude est facilement disponible dans les hôpitaux et est à haut débit, ce qui signifie qu'elle peut analyser des milliers d'échantillons en un après-midi.
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Il reste cependant à reproduire ces résultats sur un groupe plus large de patients, l’idée étant de pratiquer ce nouveau test, en parallèle du test PCR, en particulier pour les patients plus vulnérables. Cependant, l’objectif est bien, en utilisant cette approche, de prédire et de pouvoir prendre en charge de manière plus précoce les COVID longs. Â
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«Si nous pouvons identifier les personnes susceptibles de développer un COVID long, cela ouvre la porte à des essais de traitements antiviraux précoces, initiés dès l'infection, qui pourraient probablement réduire le risque de forme longue ».