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CRISE CARDIAQUE en France: Baisse de 70% de la mortalité en 15 ans

Actualité publiée il y a 12 années 4 mois 6 jours
JAMA

Meilleure application des recommandations de prise en charge dans les 48 heures qui suivent l’infarctus, mais aussi rajeunissement des patients touchés par sa forme la plus grave, cette étude qui a examiné les facteurs associés à l'amélioration de la survie après crise cardiaque en France, montre une diminution spectaculaire de la mortalité. Ces conclusions, publiées dans l’édition du 29 août du JAMA, en amont de leur présentation au Congrès de la Société Européenne de Cardiologie, appellent néanmoins, à de nouvelles mesures de prévention à l’égard des plus jeunes patients et notamment des jeunes femmes, de plus en plus touchées par l’infarctus du myocarde.

STEMI : C'est un infarctus du myocarde avec élévation du segment ST. Si l'artère coronaire visée est totalement obstruée par le caillot, la circulation sanguine est interrompue endommageant le muscle cardiaque et entraînant à l'électrocardiogramme une « élévation du segment ST ». En général, les STEMI sont des crises cardiaques plus graves. Une crise cardiaque est dite « sans STEMI » si la circulation sanguine diminue sans s'interrompre et l'ECG n'affiche pas cette élévation du segment ST.


Ici, l'étude montre qu'en France, de 1995 à 2010, le taux global de mortalité chez les patients hospitalisés avec STEMI a diminué en raison de l'augmentation de la proportion de patientes atteintes de STEMI âgées de moins de 60 ans, d'une utilisation plus systématique de la thérapie de reperfusion et d'une meilleure application, en général, des mesures thérapeutiques recommandées après une crise cardiaque.

Le Dr Etienne Puymirat, auteur principal, et son équipe de l'Hôpital Européen Georges Pompidou (AP-HP) confirment : « Plusieurs sources, y compris les registres spécifiques à l'infarctus aigu du myocarde montrent cette diminution de la mortalité chez les patients atteints de STEMI au cours des 10 à 15 dernières années. Cette baisse est généralement attribuée à une utilisation accrue et à une meilleure application de la thérapie de reperfusion, en particulier en intervention coronarienne percutanée primaire (angioplastie ou pose de stent) ». Cependant les auteurs ont regardé si d'autres facteurs tels que des évolutions dans les caractéristiques démographiques des patients pouvaient influer sur la mortalité des patients atteints de STEMI. Leur étude a évalué l'association entre l'évolution de la mortalité précoce après un STEMI et la gestion des patients et le profil de risque. Les chercheurs ont analysé les données registres français dans tout le pays et a suivi de 1995 à 2010 6.707 patients âgés d'une soixantaine d'années, atteints de STEMI admis aux soins intensifs ou en unités de soins coronariens.

Durant la période d'étude,

· l'âge moyen des patients atteints de STEMI baisse de 66,2 à 63,3 ans,

· leurs antécédents de maladie cardiovasculaire, comme une crise cardiaque, insuffisance cardiaque, maladie artérielle périphérique, accident vasculaire cérébral ou d'accident ischémique transitoire, diminuent,

· la proportion de femmes plus jeunes (60 ans ou moins) atteintes de STEMI augmente, de 11,8% à 25,5%, avec la prévalence accrue du tabagisme (de 37,3% à 73,1%) et de l'obésité (de 17,6% à 27,1%).

· La proportion de jeunes patients en développement de STEMI augmente fortement, même sans présence d'hypertension, de diabète ou d'hypercholestérolémie, en particulier chez les jeunes femmes.

· l'utilisation de la thérapie de reperfusion augmente de 49,4% à 74,7% avec une utilisation plus fréquente de l'ICP primaire, c'est-à-dire de l'intervention coronarienne percutanée immédiate, de 11,9% à 60,8%,

· la prescription de traitements médicamenteux dès les premières 48 heures de l'admission augmente également, avec l'utilisation précoce des b-bloquants, des inhibiteurs de l'enzyme de conversion ou des antagonistes des récepteurs de l'angiotensine et des statines, mais également des agents antiplaquettaires et des héparines à faible poids moléculaire.

Conséquence spectaculaire, une forte baisse de la mortalité à 30 jours qui passe de 13,7% en 1995 à 4,4% en 2010, soit de 9,8% à 2,6% chez les hommes et de 23,7% à 9,8% chez les femmes. Tout comme les complications hospitalières majeures qui diminuent au cours de la période. Le délai entre l'apparition des symptômes et l'hospitalisation diminue également, avec, en particulier, une plus large utilisation des unités mobiles de soins intensifs.

Un déclin progressif de la mortalité précoce observée dans les enquêtes nationales actuelles, cohérent avec de nombreuses autres sources aux États-Unis et en Europe, remarquent les auteurs. Mais, dernière conclusion, la proportion d'hommes et de femmes jeunes atteints de STEMI augmente, ce qui suggère aussi, des mesures de prévention spécifiques pour les plus jeunes.

Source: PNAS doi:10.1001/2012.jama.11348 August 27, 2012 Study Examines Factors Associated With Improvement in Survival From Heart Attack in France (Visuel-vidéo CHU H. Mondor)

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